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Forum du petit sténographe Forum d'échange et d'entr'aide autour de la sténographie
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Ven 03 Mai 2019 8:51 am Sujet du message: Omission de mots |
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Comme vous, je me suis fait la réflexion que, si le « style télégraphique » est « officiellement » mentionné dans les manuels anglais et américains pour la Pitman et la Gregg, en revanche, sauf erreur, ce n’est pas le cas pour la Duployé, la Prévost-Delaunay, et peut-être bien aussi pour la méthode Aimé Paris (à vérifier).
Je n’ai pas d’explication rationnelle ou pragmatique sur cette divergence, d’autant que, linguistiquement, l’anglais et le français sont très proches sous le rapport que nous examinons ici.
Je finis par me dire simplement ceci : il arrive que des coutumes nationales ou locales se forment et perdurent, comme ça. |
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fred
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 703 Localisation: Région parisienne
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Posté le: Sam 04 Mai 2019 10:15 pm Sujet du message: |
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Peut-être tout simplement parce que le style télégraphique a mauvaise presse en français, et non en anglais. En français, c'est considéré comme un pis aller, utilisé dans le commerce, les petites annonces, et non dans les belles lettres ; c'est un peu comme la sténo, que les intellectuels et les "chefs" délèguent à leurs secrétaires !
Les Anglais et les Américains n'ont pas ces sortes de préventions. |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Dim 05 Mai 2019 5:10 am Sujet du message: Style télégraphique |
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Il est de fait par exemple que les journaux anglais et américains pratiquent volontiers le « headlinese », style compacte pour les titres, qui a à voir avec le style télégraphique. |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Dim 05 Mai 2019 3:02 pm Sujet du message: Style télégraphique en sténo Cima pour l’italien |
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Je trouve un cas où le style télégraphique en sténographie est vivement recommandé, dans un manuel de sténographie italienne Cima de 1957.
« Quando non sono possibili diverse interpretazioni, è bene che lo studente si abitui a trascrivere in stile telegrafico ».
Tito Poggio & Ines Gabdolfo, La stenografia sisteme Cima, Turin, 1957, page 52/90.
Un exemple donné est la suppression de l’article défini. |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Mar 07 Mai 2019 6:16 am Sujet du message: Bertin, omission de mots |
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On trouve la possibilité d’omettre des mots chez Bertin.
Théodore Pierre Bertin
Système universel et complet de sténographie..., 2e édition, an 3 (Google Books, vue 108-109/136)
La planche X est titrée : Exemple où la sténographie est elle-même abrégée par la suppression de quelques syllabes, mots, et partira de phrase.
Il s’agit de l’exemple classique du début du Télémaque de Fénelon.
Mais si on consulte le texte du manuel, on trouve ceci à la page 76 :
« Taylor, par exemple, conseille de supprimer les articles le, la, les devant les noms : nous ne l’avons pas imité à cet égard dans notre première édition, parce que nous pensions que ce retranchement nuirait à la lecture ; l’expérience nous ayant démontré le contraire, nous invitons à les omettre ou à les remplacer par un point, mais dans les cas pressés seulement, car il vaut mieux les exprimer par une lettre dans les écritures que l’on veut conserver ou dont on veut composer des recueils ».
Se pourrait-il ainsi que, malgré la possibilité offerte dans la deuxième édition de son manuel historique pour la France, cette réticence de Bertin soit à l’origine d’une véritable tradition française opposée aux omissions, et qui s’est établie contre une permissivité anglaise et américaine ? |
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fred
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 703 Localisation: Région parisienne
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Posté le: Mar 07 Mai 2019 9:22 am Sujet du message: |
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Lorsque les mots outils, comme les articles, ne sont composés que d'un point ou d'un petit trait, je ne pense pas que leur suppression influe beaucoup sur la vitesse. (Existe-t-il même un cas où un mot de ce genre soit fait d'un sténogramme complexe ?) Le temps gagné se mesurerait alors en dixièmes de secondes ; cela pourrait éventuellement servir lors de vitesses limites dans une prise de discours. En dehors de ce cas, c'est du superflu, ou de la fantaisie personnelle. |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Mar 07 Mai 2019 9:30 am Sujet du message: Bertin |
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Vous avez bien sûr raison.
J’ai été étonné par les recommandations un peu embarrassées du grand ancêtre Bertin. Il n’ose pas vraiment suivre son maître Taylor avec sa suppression de « the ». D’abord il se refuse à ce genre de suppression dans sa première édition de son adaptation au français. Puis il change d’avis, mais on sent bien que le cœur n’y est pas. |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Mar 07 Mai 2019 9:49 am Sujet du message: Harding, Taylor article |
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Dans la méthode Taylor telle que présentée par Harding, l’article indéfini est noté par un point au-dessus de la ligne d’écriture et l’article défini « the », ainsi que le connecteur « and » sont notés par une virgule au-dessous de la ligne d’écriture.
Voir page 22 = vue 25-26/65 dans
William Harding
Universal Shorthand (Taylor Improved), 1823, 1830
Google Books
Observer page 15 la très longue liste de systèmes anglais de 1588 à 1828. |
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fred
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 703 Localisation: Région parisienne
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Posté le: Mar 07 Mai 2019 9:56 am Sujet du message: |
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Avez-vous remarqué que le mot "the", en toutes lettres, est déjà moins commode et plus long à écrire que les mots "le" ou "el" et "il" des langues latines ? De ce fait, peut-être était-il habituellement omis lorsqu'on voulait écrire des notes en anglais dans l'écriture usuelle, et cette habitude s'est-elle transmise à la sténo, puis élargie à d'autres mots ? N'ayant pas cette tradition en France, peut-être que notre sténo n'a pas été touchée de la même façon. Ce n'est qu'une hypothèse, bien sûr. |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Mar 07 Mai 2019 10:22 am Sujet du message: Samuel Taylor, omission de mots |
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La publication initiale de Samuel Taylor date de 1786. J’ai consulté la 3e édition, de 1801. An Essay intended to establish a standard for an universal system of stenography or short-hand writing...
Google Books, page 34 = vue 42-43/82.
Ici Taylor présente une longue section de 24 lignes dans laquelle il *recommande* explicitement la suppression de certains mots-outils monosyllabiques aisément inférables du contexte.
On constate donc que, pour ceci, Harding ne suit pas Taylor, et adopte une position nettement plus conservatrice. Il en va de même pour Bertin.
Voici deux exemples que je prends chez Taylor.
I will open my mouth in a parable >
I open mouth in parable
but to shew the honour of the Lord >
but to shew honour of Lord
Observations :
(1) Taylor donne un conseil général en laissant l’application au jugement de l’utilisateur. Il ne fournit pas une liste canonique de mots omissibles.
(2) Taylor n’hésite pas à omettre un possessif comme « my », ou un auxiliaire verbal comme « will » pour exprimer le futur.
(3) Taylor semble parfois réticent à omettre la préposition peu chargée sémantiquement « of » dans un complément de nom à l’intérieur d’un groupe nominal. Dans le deuxième exemple, il a ainsi « honour of Lord » pour « the honour of the Lord », et non pas « honour Lord ». Mais dans un autre exemple, il a « the words of my mouth « > « words my mouth ».
(4) Taylor pratique une omission selon son jugement du moment. Observer ainsi ceci : « Hear my law, O my people : incline your ears unto the words of my mouth » > « Hear law, my people : incline ears to words my mouth ».
Quoi qu’il en soit, il est frappant de constater que Samuel Taylor recommande clairement le style télégraphique.
A-t-il ainsi inauguré une coutume aisément reprise par d’autres auteurs de la sphère anglophone ? C’est imaginable. La réticence française, voire l’interdiction, représenterait une autre tradition. Des sortes d’habitudes nationales auraient ainsi été établies. Comme je l’ai deja dit, la structure syntaxique du français et de l’anglais sont tellement proches qu’on voit mal une justification linguistique à cette divergence.
Dernière édition par mttiro le Mar 07 Mai 2019 10:36 am; édité 1 fois |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Mar 07 Mai 2019 10:35 am Sujet du message: Omission the anglais |
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Après avoir posté ma note sur la pratique de Taylor, je vois votre remarque sur the. Ma foi, c’est en effet une possibilité.
Par ailleurs, si le français aligne trois formes de l’article défini, l’anglais n’en a qu’une. Est-ce que ça joue ?
Pour la préposition typique des compléments de nom, « de » français et « of » anglais, on a aussi les formes « de », « du », « des », « de la », contre « of » et « of the ». |
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fred
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 703 Localisation: Région parisienne
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Posté le: Mar 07 Mai 2019 12:40 pm Sujet du message: |
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Je ne connais pas la sténo anglaise, mais je constate qu'en Duployé, ainsi qu'en SFEA, par exemple, "le, la, les" s'écrivent en une fraction de seconde, de même que "de, du, de la (qui est une abréviation)" s'écrivent de la façon la plus simple qui soit, avec un trait le long de la ligne d'écriture. L'article indéfini "un, une" est aussi rapide à écrire en sténo, et en SFEA on utilise simplement le chiffre 1. En français, les auxiliaires sont aussi très faciles à écrire. En est-il de même en anglais ?
Comment écrit-on "of", "a" et "the" dans les sténos anglaises ? |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Mar 07 Mai 2019 1:32 pm Sujet du message: Gabelsberger française omission de mots |
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Je doute que l’adaptation de la Gabelsberger au français ait connu le moindre succès auprès des francophones natifs, mais elle a pu être utilisée par des habitués de la Gabelsberger, Allemands, etc., qui voulaient rester en pays de connaissance quand ils avaient à sténographier du français.
Je consulte Maximilien Gruenbaum, Sténographie perfectionnée (Gabelsberger), Pesth / Paris, 1873 (Google Books), pages 28-29 = vues 10-11 / 18.
On y trouve deux pages sur les omissions de petits mots afin d’obtenir du style télégraphique, omission que Gruenbaum appelle « abréviation logique ».
Sont concernés : articles, pronoms personnels et relatifs, prépositions, conjonctions, auxiliaires, la copule...
C’est franchement poussé.
Donc on a par exemple :
Le soleil répand ses rayons également sur les bons comme sur les méchants.
>
soleil répand rayons également bons comme méchants |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Mar 07 Mai 2019 1:54 pm Sujet du message: Gabelsberger omission |
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Je consulte
Gabelsberger, Anleitung zur deutschen Redezeichenkunst oder Stenographie, 1834, § 46, pages 138-139. Ce passage est lisible en ligne sur Google Books.
Gabelsberger recommande la suppression de certains mots-outils.
Exemple :
Der Herr sprach zu Moses
>
Herr sprach Moses |
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