Forum du petit sténographe

kimou · Inscrit le: 18 Nov 2011 Messages: 83 Localisation: aube

Pourriez-vous me dire la raison pour laquelle on demande toujours des sténos lors des sessions parlementaires alors qu'un dictaphone ou un enregistrement suffiraient ?

fred · Posté le: Lun 21 Nov 2011 9:54 am Sujet du message:

C'est un peu ce qui se passe désormais : d'ailleurs, on ne parle plus de sténographe, mais de «rédacteur des débats». Voici une présentation de ce métier :
Le rédacteur des débats assure en séance la prise de notes de quinze minutes de débat, avant d’être relevé par un de ses collègues. Il se rend aussitôt dans les locaux du service, où il dactylographie le contenu de sa prise en s'appuyant sur ses notes et sur l'enregistrement numérique sonore. Il lui revient d’insérer les textes éventuellement discutés en séance au cours de sa « prise » et de vérifier l’exactitude des références et des citations.
Le magnétophone enregistre certes tous les propos ; mais certains de ceux-ci (lapsus, hésitations, répétitions, « chevilles »...) ne présentent manifestement aucune utilité pour le compte rendu officiel. En revanche, le magnétophone n’enregistre pas, ou incomplètement, ce qui est dit hors
micro et qui, pourtant, doit figurer au compte rendu pour refléter fidèlement les débats : les interpellations, les marques d’approbation ou de désapprobation, les huées, les applaudissements... ainsi que leur origine. La présence du rédacteur en séance publique est donc indispensable.
Le rédacteur des débats n’est pas un simple « capteur de mots ». Il doit non seulement introduire dans le compte rendu des éléments de procédure répondant à des exigences constitutionnelles, législatives ou réglementaires, même s’ils ne figurent pas explicitement dans le débat, mais aussi transformer un discours oral en un discours écrit. Il lui revient de trouver le mot juste ou la périphrase qui restitueront au mieux la pensée de l’orateur, en prenant garde à ne jamais sacrifier une nuance, une ambiguïté volontaire.

Pour plus de renseignements sur ce métier, suivre le lien :
http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/ressources_humaines/brochure_redacteur_2010-2011.pdf

kimou · Inscrit le: 18 Nov 2011 Messages: 83 Localisation: aube

Merci, Fred, pour votre réponse. Cela faisait des années que je me posais la question.

Deux autres questions :

- pourquoi la sténographie (toutes méthodes confondues) n'est-elle plus enseignée alors que, justement, on a besoin de sténographes au Sénat ?

- A-t-on besoin de sténographes pour les sessions de la Chambre des Députés ?

fred · Posté le: Lun 21 Nov 2011 11:25 am Sujet du message:

Je ne sais pas vraiment ; je suppose qu'on attend beaucoup des nouvelles technologies, qui compenseront la mise à la retraite des sténographes. Vous aurez remarqué que la sténo ne fait pas partie des connaissances obligatoires du «rédacteur de débats» et qu'aucune épreuve du concours ne la prend en compte : on parle juste de «prise de notes», sans rien approfondir. Si vous suivez le lien donné et regardez la fiche complète du concours, vous verrez qu'on détaille beaucoup plus les vitesses de l'épreuve de natation !
À l'Assemblée, on utilise toujours, semble-t-il, les sténotypistes.

kimou · Inscrit le: 18 Nov 2011 Messages: 83 Localisation: aube

C'est vrai, Fred, que l'on mise sur la performance.

Mais, il faut souligner qu'il est plus difficile de prendre un texte à 90 mots/mn qu'à 100 et plus, parce que le débit de paroles est plus hâché.

Je pensais que la sténo allait "survivre" et qu'on allait l'enseigner à nouveau.
Il est vrai que les "patrons" sont étonnés d'apprendre que vous êtes sténo (à croire qu'on fait partie de Jurassic Park !).

fred · Posté le: Lun 21 Nov 2011 12:56 pm Sujet du message:

Je ne pense pas qu’en France, l’Éducation nationale fasse machine arrière et qu’on enseigne à nouveau la sténo dans les lycées. Peut-être à l’étranger ou dans des établissements privés. Il se peut aussi qu’un effet de mode porte un instant l’intérêt du public sur la sténo. Mais je ne crois pas que ça puisse aller bien loin. Au mieux, on rééditera d’anciennes méthodes, mais sans plus.