Forum du petit sténographe

Walcury · Inscrit le: 29 Juin 2013 Messages: 23 Localisation: Brésil

LA PRATIQUE QUOTIDIENNE DE LA STÉNOGRAPHIE
FORTIFIE LA MÉMOIRE!

(Texte extrait du livre “Brown & Holland shorthand News”, publié à Chicago, en 1882. par: S.H.Riter.)
Traduction : François Ducerisier

FORTIFIER LA MÉMOIRE
Pour montrer à quel point la sténographie est efficace pour fortifier la mémoire, je vais rapporter un épisode qui m'a été raconté par un membre du Congrès, que je désignerai sous le nom de M. Weldon, en référence à un sténographe de Washington.
L'un des sténographes de la chambre des députés, excellent dans sa fonction et, pour cela, très apprécié de la majorité des députés, était en congé, quand un beau matin, M. Weldon fit un discours improvisé sur un sujet qui était à l'ordre du jour.
Comme il n'avait pas écrit son discours, il devait attendre la publication des Annales. Il avait cependant hâte d'obtenir une copie de son discours. Et lorsqu'il vit le sténographe en question, il lui dit : "Comme j'aurais voulu que vous soyez présent lors de mon discours d'aujourd'hui, car j'aurais aimé que vous m'en fournissiez une copie".
Et le sténographe lui répondit : "J'étais présent."
"Alors, vous avez sténographié mon discours, n'est-ce pas ?", demanda M. Weldon.
"Non. Je n'étais pas en service", dit le sténographe, "et je n'ai pas sténographié le discours, mais je crois que je pourrais l'écrire, je vais essayer, de toute manière".
Le sténographe rentra chez lui et, alors que. Weldon finissait son dîner, le sténographe lui remit un rapport complet du discours, entièrement écrit de mémoire.
M. Weldon examina le discours écrit par le sténographe et déclara qu'il attestait de l'exactitude et de la fidélité avec lesquelles le sténographe avait transcrit son discours, mot à mot.
Au cours d'une conversation ultérieure sur le sujet, le sténographe expliqua à M. Weldon que c'était à la pratique de la sténographie qu'il devait sa mémoire fabuleuse.
L'on comprend aisément que la pratique de la sténographie fortifie la mémoire, lorsque l'on considère le travail du sténographe quand il sténographie un discours, un sermon, ou un autre type d'intervention, car, en plus de la concentration accrue que cela exige de sa part, par rapport aux autres auditeurs, il doit avoir une écoute précise, et une grande capacité à retenir les informations, focalisée sur le sujet à l'ordre du jour, au point de parvenir à exclure toute autre pensée.
Les mots parvenant aux oreilles doivent être, comme dans une forge, transformés par le cerveau en caractères sténographiques, lesquels, suivant un ordre précis, doivent passer par l'intermédiaire des doigts pour être couchés sur le papier à l'aide du crayon, tandis que l'oeil capte et voit les signes sténographiques au fur et à mesure qu'ils apparaissent sur la page écrite, pour déterminer ou vérifier leur exactitude.
Une fois la tâche terminée, le sténographe doit à nouveau soumettre la page pleine de caractères sténographiés aux organes de la vue et faire le travail inverse, celui de la traduction. Les mots reçus par le biais des yeux traversent à nouveau le cerveau et sont à nouveau frappés et modelés en caractères alphabétiques, qui passent à nouveau par les doigts et le crayon pour être mis sur papier. Ainsi, l'oeil examine à nouveau les mots et les phrases et en vérifie l'exactitude.
Alors, après avoir parcouru le discours pour la deuxième fois, l'oeil se dirige à nouveau vers la page écrite, pour examiner et vérifier l'exactitude du discours et ce n'est qu'après ce processus que la tâche est accomplie et que la transcription est prête à quitter les mains du sténographe.
Au cours de ce processus, les mots traversent l'esprit, dans une action presque imperceptible, pas moins de neuf fois. Cela doit certainement contribuer à fixer les mots dans la mémoire du sténographe, d'une manière beaucoup plus intense que dans la mémoire d'un simple auditeur, et, comme la répétition est l'un des recours les plus efficaces pour la mémoire, le sténographe, dans ce cas précis, bénéficie d'un grand avantage.
Au cours du processus consistant à consigner sténographiquement des discours, trois actions sont mises en oeuvre en même temps : l'acte d'écouter les mots au moment où ils sont prononcés, l'acte de retenir et mémoriser les ensembles de mots concernés au moment où les mots sont entendus et sténographiés, et le travail mental consistant à guider la main pour élaborer les caractères sténographiques..
C'est pourquoi il n'y a aucun domaine d'étude, pas même les mathématiques, qui soit supérieur à la sténographie, pour entraîner et fortifier la faculté de retenir et la mémoire.

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