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Abréviation par omission de mot / style télégraphique
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fred



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MessagePosté le: Dim 28 Avr 2019 5:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'avoue avoir beaucoup de mal à comparer ce qui se fait dans les autres langues avec ce qui se fait en français. La différence me semble trop grande, ou ma connaissance des langues n'est pas suffisante, peut-être. En tout cas, je ne peux comprendre comment, in fine, l'adapter au français.
Ce qui se fait en Pitman est peut-être bien pour l'anglais, mais comment être sûr que ce serait aussi bien en français ? Je pense aussi que ce serait une erreur de croire que ce style télégraphique Pitman est indépendant du système sténographique qui l'a généré. C'est très enthousiasmant de le croire, mais est-ce réellement transposable ?
Enfin sur le fond même du problème, à savoir le style télégraphique, je vous renvoie à mon message précédent : si vous maîtrisez votre système, et relisez votre sténo aussi facilement qu'un texte imprimé, rien ne vous empêche d'écrire en style télégraphique. Mais si la sténo est déjà difficile à relire, que dire s'il manque des mots ?
De plus, si l'on réfléchit à ce qu'est la sténographie, dans l'idéal, on doit concevoir que si on s'entraîne sérieusement à la vitesse, c'est précisément pour pouvoir prendre TOUS les mots, sans en oublier. Que penser, en effet, d'un instrumentiste qui, pour éviter de perdre la cadence, « oublierait » volontairement quelques notes en chemin ? Quel crédit aurait-il en tant que musicien ?
Si la sténographie est un art, pensez-vous qu'un sténographe digne de ce nom penserait avoir bien fait son travail en usant de tels expédients ? Si un sténographe n'est pas capable de prendre tous les mots, il n'a qu'à s'entraîner davantage, et parfaire sa maîtrise. Voilà ce que son professeur lui dirait. Et s'il ne peut pas, eh ! bien, il prendra ainsi acte de sa limite, et puis c'est tout. A l'impossible, nul n'est tenu !
Cela, bien entendu, dans l'idéal.
Dans la réalité, en pratique, on peut user de tous les moyens pour pouvoir rendre à la fin le discours de manière complète, même en faisant fi de la règle ! Tous les coups sont permis, en quelque sorte. On atteint le MMA de la sténo (je plaisante) ! Mais en fonction du point de vue sur la question, on peut considérer que la fin justifie les moyens.
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mttiro



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MessagePosté le: Lun 29 Avr 2019 6:25 am    Sujet du message: Style télégraphique Répondre en citant

Je suis sûr que vous avez raison.

La seule chose que j’ajouterais est celle-ci.

Toute tachygraphie, y compris les sténographies, peuvent avoir plusieurs utilisations :
À - A1 l’utilisation majeure et maximale, qui est la transcription intégrale des propos d’autrui, comme chez les professionnels ; ou A2 (chez des journalistes), la transcription soigneuse et verbatim des sections des propos d’autrui (mais pas de l’intégralité de ses propos). La transcription fidèle de ce qui a été dit sous la forme exacte où ça a été dit, est ici impérative.
B - l’utilisation comme prise de notes sélective (pour un cours ou une conférence en particulier)
C - l’utilisation privée pour noter des idées qui viennent, mais non pas pour noter ce que dit autrui
D - l’utilisation plus ou moins ludique dans une correspondance, notamment sur carte postale
E - l’utilisation privée par bribes ou de façon plus poussée aux fins de discrétion, sur des sujets jugés délicats.

Ces 6 classes d’utilisation des tachygraphies sont bien attestées dans le passé. Selon la classe, les contraintes peuvent varier : vitesse d’écriture, facilité de relecture avec un long délai, surface couverte sur le papier.

Notamment dans les posts concernant la Gabelsberger, j’ai insisté sur un fait pas toujours connu des Français, celui de son enseignement dans les lycées de l’Allemagne impériale et de l’Empire austro-hongrois. Certains des apprenants ont conservé ensuite l’habitude de s’en servir, en particulier pour leur journal, pour les notes préparatoires à leurs cours, pour divers papiers privés. Par exemple Gödel, Husserl, Schumpeter, et pas mal de physiciens, de mathématiciens, etc.

Si vous utilisez une sténo pour cette dernière utilisation, d’abord il est clair que la vitesse est un facteur intéressant, mais, me semble-t-il, pas la très grande vitesse requise d’un professionnel. Ensuite, la combinaison du style télégraphique avec la sténo ne pose généralement pas les problèmes que vous soulevez.

Si un orateur dit « Les observations de Durand montrent que les serpents ne se trouvent jamais dans ces zones », le sténographie professionnel est tenu de noter tout ça. En revanche, si un herpétologue utilise la sténo pour ses notes personnelles, il n’est pas soumis aux mêmes contraintes. Il peut noter ceci en sténo : « Observations Durand montrent serpents jamais dans ces zones ».

Pour prendre une comparaison approximative, il en va de même pour le niveau dans une langue étrangère. Si j’ai besoin d’utiliser l’anglais parce que je travaille dans l’hôtellerie ou la restauration, ou parce que je travaille dans le tourisme, ou parce que je suis étudiant dans une université étrangère, ou parce que je suis un scientifique qui participe à des colloques internationaux, ou parce que..., la qualité requise et les modes d’utilisation (production orale ou écrite , compréhension orale ou écrite), pourra varier considérablement.
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mttiro



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MessagePosté le: Lun 29 Avr 2019 7:10 am    Sujet du message: Omission de mots Répondre en citant

Omissions de mots dans un vieux manuel de Gregg :

https://archive.org/details/1902GreggShorthandManual-4thVersion/page/n91

Mais, juste après, Gregg explique comment distinguer « do not » de « don’t » si on le juge bon.
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mttiro



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MessagePosté le: Lun 29 Avr 2019 8:39 am    Sujet du message: Style télégraphique Répondre en citant

Brève analyse du style télégraphique au sens propre, le style naguère utilisé dans les télégrammes.

https://www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368_1977_num_35_1_4832
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mttiro



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MessagePosté le: Lun 29 Avr 2019 8:48 am    Sujet du message: Style télégraphique converti Répondre en citant

Exercices scolaires de conversion d’une histoire rédigée en style télégraphique en une histoire rédigée en français normal.

http://www4.ac-nancy-metz.fr/ia54-bassinsud/einville-schweitzer/sites/einville-schweitzer/IMG/pdf/Histoire_telegramme.pdf
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mttiro



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MessagePosté le: Lun 29 Avr 2019 9:07 am    Sujet du message: Telegraphese Répondre en citant

Article sur le style télégraphique dans Wikipedia en anglais (Telegraphese).

https://en.m.wikipedia.org/wiki/Telegram_style

Une curiosité : le « cablese » des journalistes.

https://www.languagejones.com/blog-1/2017/5/26/cablese-and-wirespeak

https://www.upi.com/Odd_News/2012/12/09/Long-before-computer-geeks-created-texting-news-wires-spoke-cablese/13081355045400/

Une théorie sur le style de Hemingway.

http://ehto.thestar.com/marks/cablese-the-germ-of-hemingways-art
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fred



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MessagePosté le: Lun 29 Avr 2019 2:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le style télégraphique en sténo ne peut se justifier à mes yeux qu'en cas de prise à vitesse limite, pour éviter de perdre du temps ou alors, autre cas possible, si on écrit sur un support limité, du genre étiquette ou petit agenda. Si la vitesse n'est pas en cause, ni le support, quel intérêt de prendre en style télégraphique, puisque la sténo est déjà une écriture qui réduit le temps et la ligne d'écriture ? Autant profiter de ce qu'apporte la sténo pour prendre justement le plus de détails possibles, en réduisant ipso facto le temps d'écriture ainsi que la surface de papier utilisée. Ce qui limite aussi les risques de mauvaise relecture, piège que vous ne prenez pas assez en considération, me semble-t-il.
Le style télégraphique n'existe (hors usage du télégramme payant ) que pour pallier l'absence de rapidité ou de place. Chose que justement la sténo favorise ! Alors utiliser la sténo pour écrire en style télégraphique, n'est-ce pas un peu comme rajouter du sucre dans du caramel ?
J'ai l'impression, à vous lire, que ceux qui écrivent en sténo ou en écriture rapide en usant du style télégraphique ne sont pas de très bons sténographes et compensent leur inhabileté par cet expédient. Pourquoi pas, si ça peut les aider à combler ce handicap, mais dans l'idéal, en tout cas pour tout sténographe correct pouvant prendre à une vitesse supérieure à 100 m/m, je ne pense pas que ce soit un réel bénéfice ; c'est comme si vous vous enregistriez sur un dictaphone en ne prononçant que les mots les plus importants. Si vous êtes bègue, ça peut se comprendre, mais autrement, quel intérêt à ne pas faire de phrases claires, s'il n'y a pas de secret en jeu ?
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mttiro



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MessagePosté le: Lun 29 Avr 2019 3:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Votre raisonnement est impeccable.

Reste que Pitman et Gregg ont bel et bien prévu des omissions de mots tels que, of, the, and.

Est-ce que ça se justifierait mieux en anglais qu’en français ? J’en doute a priori, vu que les structures syntaxiques générales ne diffèrent pas énormément, mais seule la pratique pourrait nous éclairer.

Je crois malgré tout qu’il ne faut pas surestimer les risques de mauvaise relecture, en particulier quand on a un assemblage ou un nom est suivi d’un complément de nom.
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fred



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MessagePosté le: Lun 29 Avr 2019 3:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

N'oubliez pas qu'il n'y a pas de ponctuation en sténo, comme en latin, d'ailleurs ; mais si le latin n'avait pas inventé des mots servant de ponctuation, ce serait une langue presque incompréhensible. Voilà pourquoi je me méfie du style télégraphique en sténo : il n'existe pas de "sténogramme-ponctuation". Vous comprenez donc mes réserves sur la relecture.
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mttiro



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MessagePosté le: Lun 29 Avr 2019 6:52 pm    Sujet du message: Omission mots Répondre en citant

Tout dépend peut-être ce qu’on envisage d’omettre comme mots, mais en principe l’omission est indépendante de la ponctuation.

J’écris, en écriture usuelle, ou dans un système tachygraphique (sténographie, écriture abrégée) :

Le président de la République donnera un conférence de presse.

Je peux aussi écrire :

président république donnera conférence presse.

Est-ce que, dans le deuxième cas (« style télégraphique »), la relecture posera problème ?

Une objection possible à ce que je viens de dire concernera peut-être la situation où, contrairement à mon exemple, les mots sont très brefs, monosyllabiques en particulier, et ainsi dotés d’un « profil » moins facilement reconnaissable.
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fred



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MessagePosté le: Mar 30 Avr 2019 4:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Surtout si le texte est plus long ; plus il contiendra de mots, plus une ponctuation ou bien l'utilisation de mots outils sera indispensable. Si l'on ne note qu'une courte idée, quel intérêt de l'écrire en sténo et en plus en style télégraphique ? Qu'on l'écrive en style télégraphique en toutes lettres, oui, ça peut se justifier, mais pourquoi en plus en sténo ?
On pourrait l'accepter dans le cas d'un texte chiffré, si l'on veut garder le secret, on bien encore si la sténo est utilisée dans une intention ludique, ou par une personne qui ne maîtrise pas encore bien la vitesse ou même la méthode.
Mais convenez qu'il est absurde de conjuguer deux effets qui vont dans le même sens, alors que si l'un est suffisamment maîtrisé (la sténo), il suffit largement dans tous les cas !
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mttiro



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MessagePosté le: Mer 01 Mai 2019 8:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

(1) Je veux d’abord redire ce sur quoi j’ai déjà insisté, touchant les utilisations des systèmes tachygraphiques.

L’utilisation canonique de la sténographie est la transcription aussi fidèle que possible de propos oraux.

Les Anglais ont beaucoup investi dans la sténographie aux XVIe et XVIIe siècles en partie pour recueillir les sermons (Isaac Pitman insistait là-dessus), et aussi les pièces de théâtre (y compris celles de Shakespeare).

Noter que, selon toute vraisemblance, les sermons n’étaient pas prononcés avec une vitesse très élevée (à cause de la nature des propos, du style oratoire attendu, et des contraintes acoustiques des bâtiments, afin d’éviter des chevauchements dus au temps de réverbération).

Ensuite, la sténographie a permis une transcription des discours tenus dans les assemblées parlementaires, dans les tribunaux.

Ceci étant, la sténographie a pas mal servi à des usages privés qui, très souvent, ne consistaient pas à noter la parole vive, mais à noter des idées qui passaient, brèves ou en enchaînements longs, à tenir un journal intellectuel, à rédiger des réflexions, à établir des préparations de cours universitaires, etc.

Ce qui masque cette réalité sociale aux Français, c’est que le phénomène que j’évoque ici est caractéristique du monde germanique et de la zone sous son influence culturelle.

C’est ce qui ressort clairement des posts que j’ai envoyés dans la rubrique consacrés aux utilisateurs célèbres de la sténographie. Au XIXe et pendant la première moitié du XXe siècle, remarquable est la liste des savants éminents de cette zone culturelle pour qui la sténo était utilisée de cette façon-là.

J’ai pu ainsi compiler un nombre impressionnant de célébrités utilisatrices de la Gabelsberger, et quelques cas américains d’utilisateurs de Gregg. En revanche, il n’est pas facile de rassembler des noms de Français tenant leurs écrits personnels en Prévost-Delaunay ou en Aimé Paris, ou en Duployé.

C’est la raison pour laquelle, si nous tenons compte des réalités historiques dans leur ensemble européen, il me paraît impératif de ne pas envisager les contraintes d’utilisation de la sténographie sous l’angle unique de la transcription (a) intégralement fidèle (b) de la parole volante (c) à haute vitesse.

Dans la perspective (classique) que vous épousez, vos observations sont parfaitement fondées. Simplement, ce n’est pas la seule perspective possible si on regarde ce que furent toutes les utilisations de la sténographie.

Ainsi, la sténographie a servi à transcrire la parole volante, mais elle a aussi servi à noter privément le langage intérieur vecteur des idées. Que ce soit pour une œuvre intellectuelle ou artistique, ou que ce soit pour la gestion dans la vie courante, ou que ce soit pour tenir un journal.

George Bernard Shaw utilisait assidûment la Pitman pour ses textes personnels, il communiquait ainsi graphiquement avec sa secrétaire Blanche Patch. Dans cet usage, on ne dicte pas un texte à sa secrétaire, on l’écrit en sténo, on le passe à sa secrétaire, et celle-ci transcrit en écriture usuelle.

[On trouve actuellement sur Internet, sur le site d’un marchand d’autographes, un bref texte sténo de Shaw sur des questions diverses d’intendance, avec translittération en anglais écrit normal au crayon par Blanche Patch, le tout proposé aux aficionados fortunés pour quelque chose comme un millier d’euros.]

(2) Considération linguistique.

On ne doit pas sous-estimer la densité des mots omissibles dans les groupes nominaux des langues indo-européennes répandues en Europe, dont le français. J’ai donné un exemple ci-dessus avec le président de la République.

En voici un autre, appartenant assurément à un registre spécialisé, mais qui présente l’avantage de bien mettre en évidence les structures linguistiques. Cette façon de s’exprimer nous est familière au point que nous n’y prêtons même plus attention.

Les catalogues de vente utilisent volontiers des dénominations d’objets en style télégraphique. En voici un bel exemple que j’ai vu hier :

casserole bain-marie inox induction

Le développement en français standard ne souffre d’aucune hésitation :

casserole POUR / À bain-marie EN inox POUR [plaque À] induction

En revanche, on trouve sans ellipse de la préposition :

casserole avec couvercle

car « casserole couvercle » est insolite et arrête le lecteur.

Au vu de telles données, il ne me paraît pas abusif de procéder (si on le juge bon) à des effacements de certains mots-outils aisément récupérables sans hésitation, tels que les articles définis (dans certains contextes), certaines prépositions, et même « et » dans certains cas. Ceci est, comme je l’ai dit, prévu dans les méthodes Pitman et Gregg, y compris évidemment dans l’utilisation canonique de la transcription de la parole volante. Les concepteurs ont dû estimer que ça permettait de gagner encore un peu de temps.

Dans un usage privé pour prendre des notes (non intégrales) de ce que le professeur dit dans son cours, l’orateur dans sa conférence, et dans un usage privé pour noter des idées, ces ellipses peuvent également se justifier.

On pourrait s’amuser à chiffrer de tels gains du point de vue de l’économie ergonomique ou de la vitesse d’écriture, mais je doute que ce soir là un programme de recherche très populaire en 2019.
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mttiro



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MessagePosté le: Mer 01 Mai 2019 12:47 pm    Sujet du message: Shaw et la sténo Répondre en citant

Note additionnelle sur Bernard Shaw (1856-1950)

Étant alité en 1882, Shaw en avait profité pour apprendre seul la méthode Pitman.

Ensuite, il avait pris l’habitude d’écrire ses pièces et autres ouvrages directement en sténo, éventuellement sur des carnets qu’il emportait avec lui.

La femme de Shaw, Charlotte Payne-Townshend (1857-1943 : voir l’entrée Wikipedia) avait appris la sténo pour pouvoir déchiffrer ses manuscrits et les taper au propre à la machine.

Mais à partir de 1920, et jusqu’à sa mort en 1950, Shaw employait une secrétaire, Blanche Patch (1879-1956). Là encore, il continuait son habitude de rédiger en Pitman. Blanche Patch lui tapait un tapuscrit qu’il révisait ensuite, autant que nécessaire.

Sur le journal sténographié de Shaw :
https://aim25.com/cgi-bin/vcdf/detail?coll_id=3835&inst_id=1&nv1=search&nv2=

Blanche Patch doit être assise ici, sur cette photo de 1940 :
https://www.npg.org.uk/collections/search/person/mp148650/blanche-patch

« Shaw dictated some of his letters, or scribbled them out in shorthand for a secretary to transcribe, and many were typewritten by Shaw himself. For the most part, however, his personal correspondence was written by hand and how his pen flew! As Shaw’s habit was to carry with him a bag of letters and reply to them whenever he could, whether in a train, bus, or whatever, the results were not always easy to decipher and his faithful secretary Blanche Patch no doubt often needed a magnifying glass to read his shorthand ».

http://www.ilo.org/public/english/friends/download/issue37/dec2004.pdf
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mttiro



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MessagePosté le: Mer 01 Mai 2019 12:53 pm    Sujet du message: Shaw et la sténo Répondre en citant

Je recopie une partie de mon post du 3 février 2012 (section Une page de Shaw en Pitman) :

Shaw explique que le premier jet de ses œuvres est toujours rédigé en sténographie Pitman. Cependant il n'utilise pas les abréviations, contractions et blocages qui ont été rendus nécessaires pour la sténographie à grande vitesse. Il y a renoncé depuis longtemps, tout simplement parce que ça ne correspond pas à ses besoins (il ne peut pas écrire plus vite qu'il ne conçoit son texte !), et cela ne fait que troubler son [en fait sa] secrétaire. Il est préférable pour lui d'écrire le mot complètement.

Je rappelle ici une observation de Shaw que j'ai signalée ailleurs. Il estimait que l'obsession généralisée de la grande vitesse avait été dommageable pour la diffusion large de la sténographie, en contractant l'éventail des utilisations possibles suivant les besoins diversifiés.

Sur cette idée des besoins divers, voir également mon post du 3 décembre 2011 dans le sujet Sténographie, sténotypie, reconnaissance vocale, vitesse.
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fred



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MessagePosté le: Mer 01 Mai 2019 9:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Si on comprend le style télégraphique, c'est parce que c'est écrit en toutes lettres. Si je vous avais écrit la même chose en sténo, je doute que vous l'auriez aussi bien compris ; mais bon, je veux bien vous croire.
Shaw ne pratiquait donc pas l'omission de mots en plus de sa sténographie, ce qui est parfaitement logique vu l'usage qu'il en faisait et l'obligation qu'il avait de se faire clairement relire par sa secrétaire.
Les manuels qui mentionnent cette éventualité ne le font vraisemblablement que dans le cas de vitesses limites, pour un usage parlementaire, par exemple. Si, dans la réalité, les utilisations de la sténo sont diverses, ainsi que vous le décrivez, les manuels n'envisagent pour la plupart la sténo que sous l'angle de la vitesse et pour prendre des discours, ce qui est l'usage « classique » de la chose. Ils considèrent donc tous les aspects permettant d'atteindre cet idéal. S'ils mentionnent d'autres pratiques, ce n'est qu'en passant ; toute méthode de sténo digne de ce nom doit pouvoir faire atteindre à ses pratiquants les plus sérieux le but ultime de « prise à la vitesse de la parole », et toute la progression pédagogique est élaborée dans ce sens. Il est curieux, d'ailleurs, que ce soient des systèmes étrangers qui mentionnent ces omissions ; je ne les ai jamais vues dans des manuels Duployé.
A partir du moment où la sténo fut enseignée dans les écoles, même si les manuels français pouvaient permettre l'acquisition du savoir en autodidacte (ce qui a été longtemps le cas, d'ailleurs, de tous les manuels scolaires), ils étaient surtout écrits pour un usage en école, donc à visée professionnelle et non personnelle. Les diplômes obtenus permettaient de valider une certaine vitesse permettant aux lauréats l'accès à des métiers où la vitesse acquise suffisait à l'usage courant du métier concerné : prise de courrier, comptes rendus de réunions, etc. Bien évidemment, les meilleurs sténographes ne s'arrêtaient pas là et pouvaient passer en plus des concours pour postuler à des emplois où leur dextérité était indispensable.
L'omission de mots n'était donc pas un critère intéressant à signaler dans les manuels français courants (évitant ainsi des règles supplémentaires !) dès lors que la sténo ne servait pas pour prendre de longs discours à grande vitesse in extenso. En revanche, un manuel de sténo parlementaire pourrait l'avoir mentionnée. Or, les commis, les commerciaux, les sténo-dactylos n'avaient qu'un usage limité de la sténo, et s'ils avaient envie de prendre en style télégraphique, après tout, ça les regardait, il n'y avait pas besoin de le décrire dans une méthode. Celui qui peut le plus pouvant aussi le moins, on peut bien faire comme on veut, tant qu'on peut se relire : le style télégraphique fait donc partie de ces possibilités qu'il n'était pas nécessaire de mentionner dans ces manuels. Je vous fais d'ailleurs remarquer que les abréviations et omissions utilisées aujourd'hui dans les SMS ne s'apprennent pas à l'école et ne figurent pas dans les manuels d'écriture !
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