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mttiro



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MessagePosté le: Ven 31 Mai 2019 6:59 am    Sujet du message: Records de vitesse Répondre en citant

Notes sur des records de vitesse sténographique.

L’Américain Martin J. Dupraw (1906-1999) a appris la sténographie Gregg très jeune, a fait des études de droit, mais avec la crise de 1929, il a dû gagner sa vie très vite, ce qu’il fit non pas comme juriste mais comme sténographe.

Dans les années 1920, il remporta des concours de vitesse en sténographiant notamment en 1924 à 280 mots / minute pendant 5 minutes avec deux erreurs (témoignage devant un tribunal).

« In the contest of the New York State Shorthand Reporters' Association, December, 1924, Mr. Martin J. Dupraw won first place and the Bottome Cup ; Mr. Nathan Behrin, Supreme Court reporter, New York City, second ; and Mr. Harvey Forbes, Supreme Court reporter, Buffalo, New York, third. Mr.Dupraw made twelve errors in transcribing the five-minute dictations at 200 and 280 words a minute ; average accuracy, 99.5%. Mr Behrin made twenty-eight errors; average accuracy, 98.8% ».
http://www.survivorlibrary.com/library/gregg-gregg_shorthand_manual-5th_version_1916.pdf

Sur ce forum, en 2006, Fanchon, approuvée par Duployean, a indiqué (dans Conversion de vitesse français anglais) que, théoriquement, vu la différence dans la longueur moyenne des mots anglais et français (en nombre de syllabes), 100 WPM en anglais correspond à environ 80 mots / minutes en français. Donc, selon cette équivalence, le record de Dupraw, converti en un exploit de sténographe français donnerait du 224 mots / minute.

Reproduction de l’écriture de Dupraw, jugée très nette.

https://gregg.angelfishy.net/dupraw.shtml

Voici maintenant une reproduction de ses notes de concours de 1924, avec les commentaires d’un expert.

http://gregg.angelfishy.net/repnotb3.shtml

Voici une interview de lui à l’âge de 90 ans, quand il était encore capable de prendre des notes à 220 mots / minutes. Dupraw s’entraînait tous les jours, et, étant célibataire, devait avoir assez de temps libre pour en passer une partie non négligeable à entretenir son savoir-faire hors du commun. Mais Behrin, dont je parle ensuite, était marié...

https://www.nytimes.com/1996/07/14/nyregion/westchester-q-a-martin-j-dupraw-a-shorthand-reporter-at-90-and-still-fast.html

Le conseil normalement dispensé par les sténographes, y compris sur ce forum par le sténographe brésilien Waldir Cury, c’est de tracer des sténogrammes de petite dimension. C’est parfaitement raisonnable, puisqu’on réduit ainsi la longueur de la trajectoire des tracés, et donc, normalement aussi, le temps qu’on y met. Ce conseil va dans le même sens que le conseil donné parfois, en tout cas ailleurs qu’en France, y compris par Waldir Cury, de sténographier sur une demi-page en long, sur une feuille ayant une division verticale médiane, ce qui, en divisant la longueur d’une ligne par deux, réduit la durée du retour en début de ligne. Voir la rubrique Sténographie et technique matérielle.

Or, à ma grande surprise, le conseil de Dupraw n’est pas du tout celui-ci, mais : faites ce qui vous convient, ça n’a pas d’importance. On le trouvera ici :

https://gregg-shorthand.com/2016/05/05/how-big-should-my-shorthand-be/

Mais comme Dupraw n’était pas professeur de sténographie, les sceptiques ont le droit de prendre cet avis avec un grain de sel.


Voici maintenant un autre as de la Belle Époque sténographique.

Nathan Behrin (1899-1971) était un autre champion américain, qui, lui, utilisait le système Pitman. La version partout reproduite (je crois que c’est celle qui figure dans le Livre Guinness des records) est que, en 1922, il aurait atteint 350 WPM (je lis aussi ailleurs 380, probablement une confusion par hybridation avec le 280 de Dupraw) pendant 2 minutes, avec 2 erreurs. A ma connaissance il ne semble pas qu’on aurait fait mieux depuis un siècle. Selon la conversion de Fanchon 350 WPM correspondrait à 280 mots / minutes pour le français.

Voici d’abord l’annonce du New York Times à l’époque. On va voir tout de suite ce qu’il convient d’en penser.

https://timesmachine.nytimes.com/timesmachine/1922/12/30/102911691.pdf

https://www.nytimes.com/1971/05/07/archives/nathan-behrin-court-reporter-holder-of-shorthand-speed-record-since.html

En fait, il y a eu une époque où, aux États-Unis, la course aux records sténographiques prenait un tour tellement hyperbolique qu’on doit garder son sens critique en éveil. C’est ce que fait cet article de 2013, par Dom Tursi

https://www.thejcr.com/2013/07/11/high-speed-chase/

Extrait :
« And there was the infamous claim, reported in the New York Times, of 350 wpm in 1922 [...]. Many fictional claims have been associated through the years with man’s attempt to demonstrate extraordinary shorthand speed. Let’s analyze some historically important exaggerations [...].

CLAIM

December 30, 1922
350 wpm – 2 errors
The New York Times article referenced a sprint contest at the annual convention of the New York State Shorthand Reporters Association: “New World’s Record for Shorthand Speed – Nathan Behrin Transcribed 350 Words in a Minute with Only Two Errors.”

FACT
* Actual dictation speed was about 280 wpm
* The dictation lasted two minutes
* Q&As, not dictated, were included in final word count
* Not conducted under the auspices of an organized body
* Conducted under “altered conditions” from normal testing standards; “misleading”
* One of a “new form” of “blue-sky” contests to be succeeded by speeds of 375 to 425 wpm and that “the sky be the limit”

ALSO
Ward Stone Ireland, while promoting his new stenotype device, infuriated the shorthand profession with declarations that his students could perform at 600 wpm. Although his students were victorious, such boasts antagonized the seasoned pen writers and galvanized them against the “renegade” machine writers. This largely influenced their excommunication from national speed contests for nearly 40 years ».

Vu le fait que Dom Tursi est sténographe professionnel, et vu la publication dans laquelle il a publié ces mises au point (Journal of Court Reporting, de la National Court Reporting Association) on a tout lieu de lui faire confiance. Reste à savoir pourquoi le New York Times, accusé en l’occurrence d’affabulation pour Behrin, s’est amusé à publier cette hyperbole. Habituellement ce sont plutôt certains sténographes qui se rendaient coupables de tartarinades.

Il en ressortirait finalement que, dans la Grande Bataille des Méthodes entre Gregg et Pitman, qui jadis mit en émoi toute l’Amérique, Dupraw et Behrin étaient en fait probablement à peu près ex-æquo à 280 WPM. La durée tenue par Behrin était toutefois moindre.


En ce qui concerne les sténographes francophones, je reproduis un propos de Duployean qui figure dans le fil « Débuter la sténo ? »

Des vitesses de 200 mots/minute ne sont nullement des records ; les records se situant plutôt vers les 280 mots/minute pour le français, et davantage pour l'anglais.
200 était même la norme au début du siècle pour devenir sténographe parlementaire, et il y avait des sténographes Prévost-Delaunay qui atteignaient ces vitesses-là, avec l'entraînement approprié bien sûr.

Je n’ai pas à proposer le nom de champions francophones officiellement contrôlés à telle ou telle vitesse.

L’article Wikipedia sur le sténographe belge Odîlon Calay dit ceci : « Dès son installation à Liège en 1893, il s'intéresse et approfondit la sténographie, qu'il commence à enseigner au Cercle Polyglotte et d'études Commerciales de Liège.

Le Cercle Polyglotte, à l'époque, enseignait les trois méthodes : Duployé, Prévost-Delaunay, et Aimé Paris-Guénin. Les concours de sténographie qui étaient organisés à Liège mirent en évidence la plus grande rapidité du système Aimé Paris-Guénin par rapport aux deux autres, et Odilon Calay décide alors de reprendre ce système-là et de le développer.

Il publie en 1901 la première édition de son 'cours de sténographie', qui connaîtra jusqu'en 1947 douze éditions successives.

Le développement apporté par Odilon Calay est un véritable coup de génie, puisqu'il va permettre de passer d'une écriture de 100 mots par minute (système Aimé Paris-Guénin) à une écriture de 120 à 130 mots par minute (système Calay).

Lors des championnats de sténographie (très en vogue entre 1910 et 1940), c'est la méthode 'Calay' qui va remporter quasiment tous les prix, avec des vitesses allant jusqu'à 170 à 180 mots par minute.
Odilon Calay, pour arriver à ces performances, a apporté 32 modifications d'écriture à la méthode Aimé Paris-Guénin. Ces modifications, très subtiles, s'appliquent aussi bien à la suppression de certaines lettres, qu'à la simplification des symboles ou des terminaisons usuelles, etc ».


A titre comparatif, avec la sténotypie, l’Américain Mark Kislingbury a atteint en 2004 la vitesse record de 360 WPM. Ça semble être le record actuel.
http://nymag.com/speed/2016/12/how-to-type-360-words-a-minute.html

Toujours avec la sténotypie, le Canadien Jeffrey Weigl a remporté un concours en 2016 à Chicago avec 280 WPM.
http://www.droit-inc.com/article18618-Le-Usain-Bolt-de-la-stenographie
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mttiro



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MessagePosté le: Ven 31 Mai 2019 8:52 am    Sujet du message: Répondre en citant

Note sur l’écriture manuscrite courante.

La question s’est posée de savoir, indépendamment d’autres considérations qui ne sont pas sans importance, quelle était l’écriture la plus rapide. Est-ce ce que nous appelons la script (en anglais block writing ou printing ou, ce qui peut prêter à confusion, manuscript), à savoir une imitation adaptée des signes typographiques de l’imprimerie. Ou alors est-ce l’écriture cursive (type anglaise).

En France, quand on se pose la question, on est convaincu que la cursive est évidemment plus rapide que la script. Mais les études dont on dispose ne montrent rien de tel. Il est vrai qu’il faudrait les multiplier pour pleinement clarifier les choses.

Les traditions pédagogiques nationales, liées aux prescriptions officielles, diffèrent, et les instituteurs qui ont à enseigner aux enfants à lire et à écrire sont typiquement persuadés de la justesse de leurs coutumes. Il est rare qu’ils se soient intéressés aux études empiriques sur la question.

Au Mexique on enseigne la script. En France on enseigne la cursive. Au Québec on enseigne d’abord la script, puis la cursive.

Le débat entre script et cursive peut, comme souvent les discussions pédagogiques, donner lieu à de grands débordements émotionnels et même patriotiques.

D’après ce qu’on croit savoir, et contrairement à l’intuition française, on écrirait un peu plus vite en script qu’en cursive. Mais l’écriture la plus rapide serait en réalité une écriture mixte cursive / script. On observe que, de fait, c’est probablement l’écriture la plus répandue en France. On l’observe assez vite chez les enfants.

Pour prendre un petit exemple personnel, j’ai appris il y a longtemps l’écriture anglaise avec pleins et déliés en utilisant une plume Sergent-Major et un encrier de porcelaine blanche.
https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/p/visite-virtuelle.html

Je me souviens au passage que, quand la fameuse pointe Bic est apparue, ce fut un tollé dans le milieu de l’enseignement. Je crois bien que cette diabolique innovation avait subi un oukase à l’école.

Mon écriture est évidemment devenue (je ne sais pas à quel âge) une écriture quelque peu mixte. Par exemple mon l minuscule est cursif, mais mon L majuscule est de type script, quoique lié à la lettre suivante. Je soupçonne que c’est une répartition très répandue en France, et même probablement majoritaire.

Ces bricolages ne sont pas enseignés en respect d’un système officiel, ils sont bricolés personnellement. N’importe qui, au moins dans les générations qui ont appris à écrire après la Deuxième guerre mondiale, pouvait constater que les superbement élégantes majuscules anglaises exigeaient des fioritures gestuelles peu propices à un tracé ergonomique, et alors il en tirait discrètement les conclusions qui s’imposent. En tout cas dans l’enseignement secondaire, aucun professeur ne s’offusquait de lire une telle écriture mixte.

Sur ces questions, on peut lire :

http://nautil.us/issue/40/learning/cursive-handwriting-and-other-education-myths

Aussi :

https://journals.openedition.org/rfp/pdf/3154

[S’ajoute maintenant à cela un autre débat, né aux États-Unis, qui est de savoir si, à l’ère des appareils à clavier, il convient encore d’enseigner l’écriture manuscrite, de quelque type que ce soit. Mais c’est une autre histoire.]


Bien entendu, tout ceci concerne l’écriture manuscrite (ou tapuscrite) courante, et non pas les tracés des tachygraphies, tant les écritures rapides que les sténographies.
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mttiro



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MessagePosté le: Ven 31 Mai 2019 4:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ceux qui ont prétendu se pencher scientifiquement sur l’écriture courante se sont parfois enferrés dans des calculs fous.

« Une personne quelque peu habituée à manier la plume peut écrire en moyenne trente mots à la minute, ce qui représente avec les courbes et les inflexions, une longueur de 5 mètres ou 300 mètres à l’heure, 3000 mètres dans une journée de dix heures de travail, ou 1095 kilomètres par an. De plus, en écrivant 30 mots à la minute, la plume fait en moyenne 480 courbes et inflexions, soit 28.000 à l’heure, 288.000 par journée de dix heures ou 105.120 kilomètres par an, enlevés à la force du poignet et des doigts… »
(Paul Otler, Traité de documentation, 1934).

https://fr.m.wikisource.org/wiki/Traité_de_documentation/Le_Livre_et_le_Document

Même en 1934, il est peu probable que que des esclaves de la plume l’aient maniée 10 heures par jour en continu pendant 365 jours, et cela à raison de 30 mots / minute en moyenne.

D’ailleurs je ne suis pas sûr qu’on puisse longtemps écrire à 30 mots / minute. C’est déjà pour moi une vitesse excessive, et je me vois mal tenir cette allure pendant 5 minutes.

Bien entendu, il n’y a par ailleurs aucune définition de ce qu’il faut entendre précisément par « courbes et inflexions ». J’ignore quelle est la source de cette affirmation sur les 480 courbes et inflexions à la minute. J’ignore quelle manie (une obsession sociale ?) pousse les gens à quantifier des processus qui ne sont pas du tout définis et dont on n’a pas isolé clairement les unités élémentaires.

Paul Otlet était un bibliographe belge éminent, quelque peu porté à l’utopie.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Paul_Otlet
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Zelena



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MessagePosté le: Ven 31 Mai 2019 6:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Page 14 de ce PDF pour une étude de la vitesse d'écriture :
http://www.resodys.org/IMG/pdf/ecriture_manuscrite_tble_et_developpement.pdf
Un peu sec mais pas inintéressant.

Dans mon écriture manuscrite, toutes les lettres d'un mot qui devraient être jointes ne le sont pas forcément…
Mais j'ai plusieurs façons de faire le "l", "s", "t" etc… ça dépend de la lettre précédente, je pense. Et je fais aussi des ligatures…

Je suis étonnée de la rapidité avec laquelle je fais le sténogramme en Gregg pour "affaire" qui ressemble à un "2" calligraphique…
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mttiro



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MessagePosté le: Sam 01 Juin 2019 7:19 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, maintenant, avec les moyens dont on dispose, on peut étudier toutes sortes de variables. La composante de la vitesse selon l’axe des x, selon l’axe des y, l’accélération, la courbure...

Dommage que la sténographie soit devenue un art socialement résiduel, car elle mériterait évidemment des recherches de cet ordre. Vu les priorités actuelles, ça n’est pas porteur comme programme de recherche, mais son intérêt intrinsèque est considérable. L’écriture manuscrite, comme les mouvements de l’appareil phonatoire, sont les manifestations motrices peut-être les plus raffinées. Or la sténographie, étant encore bien plus exigeante que l’écriture courante, offre un champ d’étude splendide pour mieux comprendre le geste humain.

Ce petit article (vieux, je pense) fait un résumé rapide.
http://www.psychomot.ups-tlse.fr/benoit33.pdf

Vos observations sur votre écriture sont conformes à celles de, je suppose, presque toute personne qui maîtrise très bien l’écriture.

On nous a appris à tracer un mot sans lever de plume, mais nous ne respectons pas toujours cette règle. En regardant un papier sur lequel j’ai écrit hier, pas vite, « au cas par cas », je constate que mon « par » est scindé, que j’ai effectué un lever de plume entre le p et le ar ! (Par ailleurs, mon p est un p de type script, imprimerie, soit 𝓅, et non pas celui qu’on m’a appris à l’école, et qui, lui, ne présente pas un demi-cercle fermant, mais une arche conduisant directement à la lettre suivante).

Par ailleurs, effectivement, comme vous le remarquez, si on tient compte du placement des ligatures (ce que le réalisme exige), le tracé d’une lettre est dépendant du contexte (l’article cité ci-dessus y fait une brève allusion). Si j’écris « rapide », la transition du r vers le à se fait avec une ligature basse. Si j’écris « boa », il devrait en être de même, et c’est ce qu’on m’a appris à l’école. Mais en fait je passe du o au a par une ligature haute.

Ces phénomènes d’allographie (variation contextuelle) peuvent conduire à des effets remarquables. Toujours en examinant ce que j’ai écrit hier, je vois que dans « autre », mon r n’est pas du tout formé complètement de façon canonique. J’ai écrit « autre » de la manière suivante. Tracé de au sans lever de plume. Puis lever de plume ! Puis tracé en continu de tre. Mon t a l’air d’être une barre verticale descendante, ensuite j’ai remonté sur ce tracé jusqu’à sa mi-hauteur, ensuite j’ai enchaîné la barre du t et le r en produisant *un seul* geste, qui est à peu près l’image en miroir d’un s, c’est-à-dire une petite arche, un trait incliné descendant de gauche à droite à 60° par rapport à la ligne d’écriture (∖), et une arche inversée pour faire la ligature avec le e. Bref, en un compactage maximal, la barre du t et le r sont amalgamés en un seul geste graphique.

Quand on se met à inspecter son écriture froidement, on est étonné de ce qu’on y voit.
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mttiro



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MessagePosté le: Sam 01 Juin 2019 10:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Voir mon post dans Étude expérimentale des tracés sténographiques
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mttiro



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MessagePosté le: Dim 02 Juin 2019 9:27 am    Sujet du message: Dactylographie Répondre en citant

Vitesses en dactylographie (pas en sténographie)

Je colle sans essai de reformulation et de synthèse une série de données prises sur Internet. Dans bien des cas, les précisions techniques sur les conditions de frappe et le matériel font défaut.


En France, le premier concours de vitesse de frappe d'écriture a été organisé en 1889 par un sténographe de l'Assemblée Nationale, Georges Buisson. Ensuite, les concours sur machines à écrire ont été très en vogue et très reconnus dans la profession de secrétaire. D'ailleurs, le film « Populaire » de Régis Roinsard,  sorti en 2012 nous replonge dans cet univers des années 50-60 où les secrétaires les plus rapides s'affrontaient  lors de compétions régionales, nationales et même internationales ! À cette époque les lauréates avaient l'honneur de passer dans le journal, un moment de célébrité faisant la fierté de leur famille et de leur bureau.

Sur le film Populaire :
http://www.leparisien.fr/cinema/actualite-cinema/populaire-quand-les-dactylos-etaient-des-stars-28-11-2012-2362865.php

Une étude sur la frappe au clavier de 2016
https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/informatique/vitesse-de-frappe-au-clavier-le-nombre-de-doigts-ne-compte-pas_103690
aboutit à ces conclusions un peu inattendues :

Principaux enseignements de ces travaux : le nombre de doigts ne joue pas tellement dans la vitesse de frappe au clavier. Il est possible de faire aussi bien avec cinq doigts qu’avec dix. « Nous avons été surpris de constater que les personnes qui ont suivi un cours de dactylographie ont une vitesse et une précision moyenne similaires aux autodictates qui utilisent seulement 6 doigts en moyenne », explique Anna Feit, principale auteure de l’étude. Quant à la technique de frappe, il n’y en a pas de parfaite, plusieurs modèles ont été identifiés (quatre pour la main gauche et six pour la droite) mais ils sont tous efficients et très utilisateurs-dépendants. C’est la pratique qui conduit à l’efficacité et selon les habitudes de chacun (saisie de texte, jeux vidéos, utilisation de logiciels photos), la façon de mouvoir les mains diffèrent. 
Les scientifiques ont tout de même défini une série de trois facteurs prédictifs de haute performance : la cartographie sans ambigüité (une lettre est systématiquement pressée par le même doigt), la préparation active des frappes à venir et un mouvement minimal des mains. Ces résultats serviront à la conception de nouvelles interfaces utilisateurs et pourraient aussi contribuer à l’amélioration des méthodes de formation à la dactylographie.


Les grandes championnes de la dactylographie s'appellent Helena Matoušková et Barbara Blackburn. L'une est tchèque, l'autre américaine et elles se sont toutes deux fait remarquer par leur vitesse de frappe sur clavier. En effet, lors des championnats du monde organisés à Rome en 2003, Helena Matoušková a écrit 955,10 caractères en une minute avec un pourcentage d'erreur de 0,03. En 2005,  Barbara Blackburn est la plus rapide avec un clavier d'ordinateur. Elle a tenu 150 mots/min pendant 50 minutes avec des passages à 170 mots/min sur de brèves périodes, et a même été enregistrée en pic de vitesse à 212 mots/min.

son nom soit inconnu du grand public, Helena Zaviačičová est devenu pour la neuvième fois championne du monde de frappe sur clavier informatique. Elle a défendu son titre lors du 49ème congrès Intersteno où se déroulait le championnat du monde de vitesse de frappe qui a lieu tous les deux ans. Cela s’est passé à Gand en Belgique (du 13 au 19 juillet). Intersteno est une association fondée par des sténographes à Londres en 1887.
Comme tous les champions, Helena a son équipement préféré. Dans son cas, le clavier G80-3000 de CHERRY. Lors du championnat du monde 2003 à Rome, Helena a saisi un texte pendant 30 minutes à une vitesse de frappe de 956 caractères bruts, établissant ainsi, après retrait de 100 caractères par erreur, le record du monde actuel de 928 caractères nets par minute!


There is a slight difference in average typing speeds between males and females. Males average approximately 44 words per minute, while females average 37 words per minute. Handwriting is estimated to reach slightly more than 30 words per minute, which shows that even average typing is faster than handwriting.


In 1946, Stella Pajunas, from Chicago, hit 216 wpm on an IBM electric typewriter. Her record is still unbroken.

Seen here in IBM product promotion material using a Model A Electric Typewriter is Stella Pajunas, who set a one-hour typing speed record in 1946 of 140 net five-stroke words per minute.

https://www.ibm.com/ibm/history/exhibits/modelb/modelb_4509PH04.html

https://www.pond5.com/fr/stock-footage/75268195/miss-stella-pajunas-worlds-fast-typist-types-ibm-electric-ty.html

The first official speed records were set in the 1940s by Stella Pajunas, who traveled the world showing people how the electric typewriter could help them achieve speed and efficiency. According to the September 16, 1947 issue of The Montreal Gazette, Pajunas showed off her speed by demonstrating the ability to type 163 words in one minute, and then told the audience that “rhythm, posture and touch are the secret of speed and accuracy in typewriting.”
As cited in the Guinness Book of World Records, Pajunas was clocked at 216wpm in 1946 in one of these short sessions, but the current official typing speed record is held by Barbara Blackburn [2005], who was able to type steadily at a rate of 150-160wpm with a top speed over over 200wpm. Blackburn used a Dvorak keyboard, rather than a standard QWERTY keyboard, but although there are strong supporters of the Dvorak layout, it’s never really caught on.

Écriture sur ordinateur :
Le dernier record enregistré appartient à Helena Matoušková, de la République tchèque qui, lors du Congrès de Hanovre de 2001, a atteint la vitesse de 821 frappes, en moyenne, par minute, et cela durant 30 minutes, avec un pourcentage de fautes de 0,016 % seulement – Le second au classement a dactylographié 738 frappes-minute, avec un pourcentage de fautes de 0,036 %. Ils ont donc pratiquement écrit, l’un et l’autre, 14 et 12 frappes à la seconde !
https://www.intersteno.it/page.php/id_primario-4/id_secondario-18/language-francese/

Marcel Fernandes, un adolescent de 16 ans vivant au Brésil, est officiellement devenu la personne capable d'écrire le plus rapidement sur un smartphone. Le 25 avril, il a écrit un texte de 25 mots en 18,19 secondes, un record certifié par l'organisme s'occupant du Livre Guiness des records, rapportent CNN et Mashable. Cette performance a été rendue possible par l'installation sur son smartphone d'un clavier amélioré, appelé « Fleksy », dont les équipes avaient organisé cette tentative de battre le précédent record.
Ce dernier était détenu par un jeune de 15 ans vivant à Seattle. Equipé du clavier « Word Flow » disponible sur la dernière version du système d'exploitation Windows pour mobile, il avait réussi en janvier à taper les deux mêmes phrases (en français : « Les piranhas aux dents aiguisées comme des rasoirs, du genre Serrasalmus et Pygocentrus, sont les poissons d'eau douce les plus féroces du monde. En réalité, ils s'attaquent rarement aux humains. ») en 18,44 secondes. 

What typing fast looks like (141 WPM / ~12 keys per second)
https://m.youtube.com/watch?v=O9k9PKN0YMY
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mttiro



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MessagePosté le: Dim 02 Juin 2019 10:50 am    Sujet du message: Répondre en citant

A quelle vitesse les élèves écrivent-ils en écriture manuscrite cursive ?

http://monblogdereeduc.blogspot.com/2013/11/a-quelle-vitesse-les-eleves-ecrivent.html

Extrait des données (nombre de *signes* par minute) :

CP 10
CM2 46
6ème 66
3ème 86

Je suppose qu’il s’agit de la vitesse moyenne à la fin de l’année scolaire.
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mttiro



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MessagePosté le: Lun 03 Juin 2019 7:49 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ceci concerne la dactylographie, mais à une incidence sur la sténographie.

Estimation du niveau d’habileté des opérateurs en traitement de texte

Extrait de l’article de Legrand-Lestremau, Postal et Charles, La vitesse de frappe est-elle liée au processus d’anticipation ?, 2006.

https://www.cairn.info/revue-le-travail-humain-2006-1-page-67.htm

Voici un extrait, qui est une section presque entière de l’article, et qui clarifie bien les méthodes de calcul pour évaluer l’efficacité de la dactylographie.

« Il existe quatre mesures permettant d’évaluer l’habileté des opérateurs de traitement de texte :
le nombre net de mots par minute,
le nombre brut de mots par minute,
le pourcentage d’erreurs
et l’intervalle médian interfrappe, l’IMI (Salthouse, 1984 b ; Salthouse & Saults, 1987 ; Bosman, 1993, 1994).

Le nombre net de mots par minute est obtenu en retirant 5 frappes (soit 1 mot) par erreur commise au nombre total de caractères tapés. Ce nombre est ensuite divisé par 5 pour obtenir le nombre de mots tapés. Enfin, on divise le résultat par le nombre de minutes requises pour taper le texte entier (Salthouse, 1985).

Dans les pays anglo-saxons, on considère, par convention, qu’un mot équivaut en moyenne à 5 caractères, alors qu’en France on considère que la longueur d’un mot correspond environ à 6 caractères (Kauffmann, Martin & Rouchon, 1994). [mttiro : on a donc le facteur de conversion 0,83 pour passer des wpm anglais aux mpm français, et inversement de 1,2 pour passer des mpm aux wpm].

Afin de calculer le nombre brut de mots par minute, il faut suivre la même procédure en ne tenant pas compte des erreurs commises par l’opérateur. Le pourcentage d’erreurs est obtenu en divisant le nombre de fautes par le nombre des centaines de frappes arrondi. Par exemple, pour 1 223 frappes et 12 fautes, il est de 12 : 12 = 1 % (Kauffmann et al., 1994).

Enfin, afin de calculer l’IMI, il faut ordonner de façon croissante tous les temps de réaction pour taper chaque caractère du texte. Ces données sont ensuite découpées en quartiles ; l’IMI correspond au deuxième quartile de ces temps de réaction.

La mesure la plus utilisée et la plus populaire est le nombre net de mots par minute (ou mots/min net) qui combine vitesse d’exécution et précision. Le nombre brut de mots par minute et le taux d’erreurs représentent respectivement les composantes de vitesse et de précision du nombre net de mots par minute.

L’intervalle médian interfrappe (IMI) est le quatrième indicateur de la vitesse de frappe sans correction des erreurs (Bosman, 1993 ; Salthouse, 1984 b, 1986). Il correspond au temps mis par l’opérateur pour taper un caractère au cours de la frappe d’un texte. Bosman (1993) utilise ces quatre mesures de l’habileté à la frappe et observe des corrélations supérieures à .90 entre ces différentes mesures.

Bosman (1993, 1994) utilise l’IMI pour estimer l’habileté à la frappe car cette mesure ne prend en compte que les aspects moteurs de la frappe, contrairement au nombre de mots/minute net et brut qui sont influencés par la vitesse des mouvements des doigts, mais également par les pauses d’une seconde et plus qui interviennent périodiquement pendant la frappe (détection d’une erreur, par exemple).

À l’inverse, l’IMI reflète le temps mis pour réaliser une frappe individuelle et n’est donc pas influencé par ces pauses. Ainsi, par rapport au nombre net de mots par minute et brut, l’IMI est une mesure plus pure des temps de réaction moteurs pendant la frappe (pour une discussion, voir Bosman, 1993 ; Gentner, 1983 a, 1983 b). Dans notre étude, nous avons utilisé l’IMI net ».
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MessagePosté le: Lun 03 Juin 2019 11:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

Sur ce forum, Fred a jadis, en 2008, cité le cas d’Édouard Seigneur, un sténographe qui avait atteint un record de vitesse. Fred : « Il est vrai que si certains champions pouvaient atteindre 180 mots/minute en Duployé intégrale, comme Edouard Seigneur en 1903, quelle vitesse n'auraient-ils pas atteinte en métagraphie, ou en utilisant des abréviations personnelles ! »

J’ai essayé d’en savoir un peu plus sur lui. Mais le résultat est plus que maigre. Voici tout ce que j’ai pu trouver.

Un article du Petit Parisien, 11 août 1898 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k518630b/f1

« En même temps qu'il rappelait, au Congrès des Sociétés savantes, en 1897, les services multiples que la sténographie doit rendre à la Société actuelle, M. Levasseur provoquait les susceptibilités de notre patriotisme. La France, à ce point de vue, est fort en retard sur l'Angleterre, sur l'Allemagne, sur l'Amérique. Si elle détient le record de la rapidité dans tous les concours, grâce au plus remarquable élève de l'école nouvelle, le jeune Edouard Seigneur, elle est loin d'égaler l'affluence des adeptes de la science chez ses concurrents étrangers. L'appel du Congrès de Paris aura un retentissement salutaire ».
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MessagePosté le: Mer 05 Juin 2019 8:52 am    Sujet du message: Répondre en citant

Détails sur des records de vitesse sténographique en Gregg au début de l’ouvrage du frère Sénécal consacré à l’adaptation française du système Gregg. Je suppose que cette section n’est pas due à Sénécal, mais à un auteur représentant la maison Gregg.

http://thekantaloupe.com/wp-content/uploads/2011/12/stenographie-gregg-senecal-1939-full.pdf
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MessagePosté le: Lun 10 Juin 2019 1:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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