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Forum du petit sténographe Forum d'échange et d'entr'aide autour de la sténographie
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mttiro
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Lun 10 Juin 2019 1:53 pm Sujet du message: |
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Voir la nouvelle rubrique
Le mot sténographique et les autres mots |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Mar 11 Juin 2019 9:11 pm Sujet du message: |
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En 1940 l’université du Michigan à Ann Arbor organisait des cours par correspondance de sténographie Gregg. Le cours de premier niveau est décrit comme étant basé sur le vocabulaire des 3000 mots les plus courants. |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Lun 24 Juin 2019 12:15 pm Sujet du message: |
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Les manuels d’enseignement sont parfois des capsules temporelles étonnantes, qui conservent pieusement des vestiges pittoresques d’un passé lointain.
Je rejette un coup d’œil dans le manuel de Hautefeuille & Ramade, Cours de sténographie, système Duployé codifié, Hachette, 1976, réimpression 1981.
Comme je l’ai dit jadis, en 2011 (rubrique Nouveau problème de diphtongue), on y voit subitement apparaître page 36, et d’ailleurs dans un chapitre consacré aux « diphtongues », le signe ondulé (queue de cochon, ou trille de Duployean). Il est utilisé pour noter certains des /j/ (symbole de l’Alphabet Phonétique International), en tout cas ceux qui ne sont pas initiaux (yaourt, yatagan, yoga), ainsi dans : quille, feuilleté, pléiade (qu’ils orthographient pléïade avec un tréma, graphie archaïque), paille, rouille, noya. La consonne /j/ est appelée par les auteurs « le son i entre deux voyelles, le ‘l’ mouillé ». Passons pour le moment sur « i entre deux voyelles », mais ce qui m’arrête, c’est le « l mouillé ».
Qu’est-ce qu’on appelle traditionnellement le l mouillé dans la prononciation du français standard ? C’est la consonne qu’on trouvait dans des mots comme 4 des 6 exemples ci-dessus, et d’autres, comme : fille, feuille, souiller, meilleur, famille. C’étaient les mots écrits terminés par -ille, -aille, -eille, -euille, -ouille, -ail, -eil, -euil, -ouil. On utilisait alors la consonne [ʎ], qu’on trouve en castillan et en italien. Cette consonne ressemble à la suite [lj].
Question : quand est-ce qu’un mot tel que « fille » était prononcé [fiʎ] dans le français des personnes instruites de Paris (c’est le prototype du français standard) ? Réponse : au XVIIIe siècle.
Mais on sait que, à la fin du XVIIIe siècle, dans les classes populaires de Paris, on était déjà passé à /j/, et on disait [fij]. La Révolution a contribué à ruiner l’usage avec le l mouillé jusque dans les classes supérieures. Au XIXe siècle, Littré continue à mener un combat héroïque et vain pour maintenir ce phonème /ʎ/, mais, comme l’indique André Chervel (Histoire de l’enseignement du français du XVIIIe au Xe siècle, p. 366), il ne s’agit de résister, non pas pour le français usuel, mais pour des registres très spéciaux : la diction du théâtre, de l’opéra, des discours d’apparat.
Ce /ʎ/ ne subsistait alors que dans certaines provinces, en Suisse, dans le midi de la France. Il n’est évidemment pas utilisé dans les transcriptions du Dictionnaire phonétique de la langue française, 2e édition, 1914, par Michaelis & Passy. Je l’ai entendu vers 1965 chez une seule personne, ma grand-mère paternelle, qui était née en province en 1876, et avait un français non seulement pas parisien du tout, mais aussi très conservateur.
Mais Hautefeuille & Ramade ont entendu parler du l mouillé dans leur jeunesse, quand ils ont appris la sténographie, de la bouche de professeurs qui, etc. Comme indiqué plus haut, Hautefeuille est né à Calais en 1920, et il est improbable qu’il ait lui-même utilisé le l mouillé.
Nos deux auteurs perpétuent ainsi l’évocation fantasmatique d’un son disparu depuis plus qu’une belle lurette.
Au surplus, comme leur formulation est un peu ambiguë, on ne sait pas de science certaine si « le son i entre deux voyelles » (pléïade) est la même chose ou pas que « le l mouillé » (feuilleté). Mais la rubrique s’intitule « Représentation des sons ye, ille », ce qui ferait plutôt pencher pour la notation du /j/ et rien d’autre.
On peut ajouter du reste que, ce qui se trouve entre deux voyelles dans des mots comme « pléiade », ce n’est évidemment pas la voyelle /i/, mais la consonne /j/.
Si j’avais eu Hautefeuille comme professeur de sténo, j’aurais été un peu troublé par toutes ces fantaisies terminologiques. |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Jeu 27 Juin 2019 8:41 pm Sujet du message: |
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Dans une monographie de 1973, Joe M. Pullis examine les méthodes d’enseignement de la sténographie Gregg aux États-Unis.
https://files.eric.ed.gov/fulltext/ED094133.pdf
Il observe page 39 que cet enseignement est en situation d’échec caractérisé.
At the completion of one year of shorthand instruction, fewer than 20 percent of the students are capable of taking dictation at 60 words per minute; and at the completion of two years of instruction, fewer than 50 per cent of the students are capable of taking dictation at 80 words per minute. |
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mttiro
Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 969
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Posté le: Dim 30 Juin 2019 9:43 am Sujet du message: État de la sténographie en France à la fin du XIXe siècle |
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Voici une présentation succincte de l’état de la sténographie en France dans une publication américaine du Bureau of Education, 1893, qui passe en revue les pays.
https://archive.org/details/circularinforma00educgoog/page/n33
France. — In 1651 Jacques Cossard published the first method of
sliorthand in France. Thirty years later Cliarles Aloysius Ramsay
published his Tachéographie in Frencli and Latin. Coulon de Thévenot
issued a shorthand method of bis owu invention in 1778, editions of
which were printed in 1779, 1782, 1794, 1802, and 1827.
Bertin adapted the Englisb metbod of Taylor to tlie Frencb language in 1792, and several editions of his work were printed. Conen de Prépéan and Prévost
issued modifications of tbe Bertin System, the first in 1809, the other in
1828. Several sténographic methods are now used in tbe Frencb Parliament. The proceedings in each house are reported by a corps of 13 stenograpbers, G revisers, a sous chef, and a chef. Tbe ^' rouleurs''
take notes for two minutes only each, while tbe "réviseurs" write for
fifteen minutes each.
L'Institut Sténograpbique des Deux Mondes is
reported to bave over 3,000 members and tbere are 40 otber societies
devoted to tbe propagation of tbe Duployan System. The followers of
tbe Prévost-Delaunay and Grosselin metbods bave one society each,
while tbere are two societies to disseminate tbe Aimé-Paris style.
Stolze's Stenography, adapted by Michaelis, is used to a limited extent.
Dr. Weber states that there are 3,000 elementary schools in France in
which the method of Duployé is taugbt. Tbe Association Profes-
sionelle des Sténographes Français was organized in 1890, baving for
its objects tbe examination and certification of competent stenogra-
phers and the generai interests of tbe profession. Monsieur Grosselin,
chief of the sténographie service in the Chamber of Deputies, is tbe president.
M. Joseph Depoin, stenographer of the Chamber of Deputies and
president of the Institut Sténograpbique des Deux Mondes, states that
14 éditions of Duployé's System bave been issued. Tbe publications of
the institute (organized July 18, 1872) number nearly 400 volumes, many
languages being represented.
M. Duployé bas taugbt sliorthand in tbe
Saperior Normal School, the Polytechnic School, tbe Military School of
St. Cyr, etc.
"Le Sténographe" bas been issued evory week since its
appearance in 1869; it is now called "Le Journal des Sténographes.
Sinoe the year mentioned 120 Duployan sbortband magazines have appeared, tlie oldest being ''La Luniière” formerly "La Dictée" (1871),
"Le Progrès" (1876), "La Gazette'' (1877), "Le Téléphone" (1880), and
"L’Éclair" (1880).
The Stenographic Institute lias issued 3,600 certificates to persons who have proved themselves possessed of a correct knowledge of the art, and 250 diplomas have been granted since 1872 to
those who have denionstrated their ability to write 100 words or more
per minute.
Voir aussi ici :
http://forumsteno.vosforums.com/la-tachygraphie-de-coulon-de-thevenot-1754-1813-t587.html?highlight=grosselin |
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