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Forum du petit sténographe Forum d'échange et d'entr'aide autour de la sténographie
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fred
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 703 Localisation: Région parisienne
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Posté le: Dim 25 Déc 2016 12:15 am Sujet du message: |
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Je vous remercie pour toutes ces précisions ; il manquait en effet à notre forum de parler de votre méthode de sténotypie, assez inconnue des Français, mais très répandue dans les pays anglo-saxons. Je ne suis pas étonné qu’elle ait fait l’objet d’une adaptation au français, de même que la machine française a adapté sa frappe à d’autres langues.
Il m’apparaît plus clairement, à la suite de vos explications, pourquoi votre méthode est plus compacte ; voici ce que j’en ai déduit (mais je peux me tromper) : comme il semble que vous ayez besoin de combiner plus de touches pour former les sons de base (puisqu’il faut par exemple trois touches pour former N ou V, autant en français qu’en anglais, d’ailleurs), vous devez compenser cette abondance en abrégeant au maximum les mots et expressions les plus courants, ce qui demande d’apprendre une liste d’abréviations, voire de s’inventer des abréviations personnelles. Dans la méthode Grandjean, au contraire, comme elle a été pensée d’abord pour la langue française, les combinaisons de touches sont très épurées et les syllabes frappées avec le moins de touches possible. Cela rend les abréviations moins fréquentes (bien qu’elles existent quand même et rendent des services fort appréciables en vitesse pure). Néanmoins, la frappe est plus universelle et peut se relire par tous ceux qui ont appris la méthode dans la mesure où les combinaisons personnelles sont peu fréquentes. Cela fait paraître la théorie de la méthode Grandjean plus simple que la méthode américaine, pour ce qui est de l’application à la langue française. Mais, bien entendu, cela ne résout pas le problème majeur, celui de la vitesse, qui dépend uniquement de la dextérité de chacun, quelle que soit la méthode !
Pouvez-vous nous dire combien de temps vous consacrez à la pratique de la machine, par jour ? Et depuis combien d’années vous pratiquez déjà ? En France, on considère que les élèves exceptionnels parviennent en trois ans (à raison de trois heures au moins de pratique par jour) à la vitesse requise pour l’examen, mais qu’il faut bien quatre ans à un élève assez doué pour réussir l’ensemble de l’examen, car, comme vous l’avez bien précisé, il faut aussi apprendre à surmonter le stress !
YOI
YEU
NOEL
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roxsténo
Inscrit le: 20 Déc 2016 Messages: 11
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Posté le: Lun 26 Déc 2016 7:00 pm Sujet du message: |
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Effectivement, il y a beaucoup de place pour les abréviations personnelles dans notre méthode puisqu'il y a aussi plusieurs façons d'écrire certains mots tout en respectant la théorie puisqu'il y a plusieurs sons sur différentes combinaisons de lettres. C'est vrai que le N nécessite 3 touches, mais le V est sur le W puisque le W n'est pas très utilisé. Mais le W peut aussi servir pour faire le son U dans différentes combinaisons, tout comme le R peut servir pour le son I en milieu de mot.
J'aime bien comparer notre méthode à du langage de bébé puisqu'on peut simplifier beaucoup les mots (spectacle = SPAK, façon = FAON, initiative = IB/SRAIF (avec les sons cachés, ça sonne : ine-siaïve), patient = PAEN (païen)).
Pour ce qui est de la pratique, on nous conseille de pratiquer 3h par jour en plus des cours qui sont de 4h par jour. En début de formation, ce n'était pas nécessaire de mettre autant de temps de pratique chaque jour, mais maintenant, j'essaie vraiment de faire 3h/jour.
La formation se donne sur une période de 2 ans intensif (3 sessions par années, soit 46 semaines de cours par année) à raison de 4h de cours par jours. Je dirais qu'environ le 3/4 des cours sont consacrés à la pratique sur la machine. Pour ma part, j'ai commencé en automne 2015, j'ai donc complété les 2/3 de ma formation.
Ma cohorte a débuté avec 31 étudiants, mais après 4 sessions, il ne reste que 5 étudiants de ma cohorte. Plusieurs étudiants n'ont pas le choix de reprendre des cours et terminent après 3 ans. Exceptionnellement, j'ai vu des étudiants en être à leur 4e année de formation. Toutefois, il s'agit nous aussi d'une école privée particulièrement dispendieuse, sans compter le matériel qui coûte une fortune et qui n'est pas adapté à la pratique professionnelle, donc il faut débourser encore un gros montant en terminant. Donc vous comprendrez que ce n'est pas tout le monde qui peut se permettre de recommencer des cours.
JAOI/NOEL/UP/N/TRAR (Joyeux Noël un peu en retard ) |
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fred
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 703 Localisation: Région parisienne
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Posté le: Lun 26 Déc 2016 8:29 pm Sujet du message: |
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Oui, les sommes énormes à débourser par an sont un obstacle de taille, en France aussi ; d’autant que la sténographie manuelle était autrefois enseignée gratuitement dans les lycées professionnels ou techniques d’Etat. Mais la sténotypie a toujours été chasse gardée par les écoles privées, et en particulier, en France, par l’école Grandjean. Je suis sûr, pourtant, si la demande avait été forte, que notre Education Nationale aurait pu trouver des arrangements avec les héritiers ou les ayant droits de la famille Grandjean, mais le domaine quasi confidentiel de ce service (car j’appelle ainsi la prestation du sténotypiste) l’a malheureusement toujours confiné aux mains commerçantes d’une société privée.
On sait bien qu’aux Etats-Unis, toutes les formations sont payantes, mais je ne pensais pas qu’au Québec, ça l’était aussi, d’autant que le domaine d’application des sténotypistes est plus vaste qu’en France, puisque la sténotypie est présente dans les tribunaux, ce qui n’est pas le cas en France, où le domaine est restreint aux réunions et conférences de toutes sortes, mais hors tribunaux. Beaucoup de Français pensent que les sténotypistes sont présents dans les tribunaux pour en avoir vu à la télévision, mais ils ne se rendent pas compte qu’on ne les voit que dans les séries américaines ou étrangères ! Il n’en existe pas dans les cours françaises.
Pourquoi dites-vous que votre équipement n’est pas professionnel ? Votre machine permet bien de taper à grande vitesse, non ? Qu’est-ce qu’un équipement « professionnel » aurait de plus ?
Je me souviens que mon professeur n’était pas très partisan d’une pratique excédant quatre heures par jour, cours compris, disant que cela ne donnait que nervosité et mal de dos !
Néanmoins, je vous félicite pour votre courage, votre ténacité, et votre talent, puisque vous êtes déjà parvenue, semble-t-il, à une très bonne pratique. Je ne peux que vous encourager et vous soutenir moralement ! |
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roxsténo
Inscrit le: 20 Déc 2016 Messages: 11
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Posté le: Lun 26 Déc 2016 8:52 pm Sujet du message: |
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Au Québec, les sténographes ne sont pas dans les Tribunaux comme à la télévision américaine non plus. Les sténographes travaillent hors cour, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas dans la salle d'audience avec le juge et tout. Ils vont plutôt être avec les avocats et les témoins pour des enquêtes préliminaires et autres (j'ai mon cours de droit qui débute dans une semaine, je vais être plus en mesure, je crois, d'expliquer dans quelles circonstances le sténographe est appelé). Mais il peut aussi être appelé à retranscrire des audiences à partir de CD audios, lorsque le juge le demande.
Pour suivre la formation, on nous demande de nous procurer une sténotype ainsi que le logiciel CaseCatalyst. Toutefois, les étudiants se procurent les versions étudiantes. Bon, je ne ferai pas le calcul pour les euros, je n'y connais rien (désolée), mais une sténotype étudiante neuve se vend 1500$US tandis qu'une sténotype professionnelle se vend 6000$US et plus. Le logiciel, quant à lui, revient à 500$US pour les étudiants et 4000$US pour les professionnels.
La raison de ces différences de prix? La sténotype étudiante emmagasine seulement 50 pages et sa mémoire ne peut pas être améliorée. Aussi, la machine professionnelle permet d'enregistrer l'interrogatoire avec des micros et permet de lire en temps réel sur l'écran les mots tapés plutôt que les codes utilisés (on peut y intégrer un dictionnaire). Pour le logiciel, même chose : pour les étudiants, on ne peut produire de document dépassant la limite de 50 pages et nous n'avons pas accès à toutes les fonctions utiles au sténographe.
Juste pour donner une idée, on dit que 50 pages équivaut à une heure d'interro à peu près. Comme les interros peuvent durer beaucoup plus longtemps, on ne peut pas travailler avec l'équipement étudiant.
Donc en terminant, en plus de devoir se procurer du matériel comme des micros et des enregistreuses, il nous faut débourser encore pour upgrader le logiciel et se procurer une nouvelle machine professionnelle. D'autant plus que la valeur de l'argent canadienne est moindre que celle de l'argent américaine...
Et je suis d'accord avec votre professeur, il ne faut pas exagérer sur la pratique. Mais 4h par jour, ça revient à suivre seulement les cours, donc ce ne serait pas suffisant. Mais il faut trouver un équilibre; ça ne sert à rien de trop en faire. C'est comme n'importe quoi, si on en fait trop, on s'épuise et on n'aime plus ça et ça ne donne rien. |
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fred
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 703 Localisation: Région parisienne
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Posté le: Mar 27 Déc 2016 3:02 pm Sujet du message: |
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Même si le sténotypiste n’est pas présent effectivement pendant les procès de cour, la formation québécoise reste liée au domaine juridique, ne serait-ce que par l’appellation « sténographie judiciaire », alors qu’en France, rien ne la relie au domaine juridique ou policier. Elle n’en a jamais fait partie, malheureusement pourrait-on dire, car elle pourrait certainement y rendre de nombreux services, comme au Québec ou dans d’autres pays.
Il n’existe pas vraiment, dans les différentes machines Grandjean, de machines spécifiques pour les étudiants ou pour les professionnels, mais simplement des technologies plus avancées que d’autres. La dernière dont j’ai entendu parler, il y a dix ans maintenant, avait les caractéristiques suivantes :
« … troisième génération de machine entièrement électronique, la Reva.
Doublement de la mémoire interne à 128 Mo avec la possibilité d'une extension par carte amovible au format SD. Passage à un écran en couleurs et tactile 2,5 fois plus grand. Raccourcissement du temps de recharge des batteries entre 2 et 3 heures. Possibilité de réglage individuel des touches de frappe. Incorporation en option d'une imprimante thermique pour l'édition papier des sténogrammes. Mise en place d'une alerte sonore en cas de dysfonctionnement de la machine. Intégration de l'enregistrement et de la restitution sonore en synchronisation avec les frappes... La machine reste la plus compacte du marché avec moins de 2 kg.
Le logiciel de transcription automatique a lui aussi évolué pour améliorer l'interface et prendre en charge les nouvelles fonctions comme la synchronisation texte/son. Baptisé Stefania, il tourne sous le système d'exploitation Windows. »
Les revenus pour l’entreprise Grandjean ne se faisaient pas seulement sur le prix de vente de la machine seule, mais surtout sur le programme informatique, qui était vendu par packs de pages à traduire. C’est là que se faisait la différence pour les professionnels. Depuis, je ne suis plus au courant de ce qui s’est fait, mais je crois que le dernier modèle en date s'appelle Luminex, comme le modèle américain, avec un écran rabattable sur le clavier. On en voit quelques exemplaires sur Facebook. Vu la similitude des deux modèles, français et américain, il semblerait que des accords commerciaux ont été conclus entre les deux sociétés rivales, afin de sortir deux versions d'un même modèle, version Grandjean et version "stenograph", sinon on ne comprend pas l'appellation identique (vu les lois sur le copyright, en plus !) Le site Internet Grandjean nous en apprendra certainement plus, dès qu’il sera opérationnel, car actuellement en cours d’élaboration. Je ne doute pas que les concepteurs français, qui ont longtemps voulu rivaliser avec les concepteurs américains, n'aient trouvé leur intérêt dans ce rapprochement. Peut-être s’inspireront-ils des mêmes procédés marketing, avec des prix très élevés, les lois du commerce restant partout les mêmes ! |
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