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Le roman d'une sténographe. Qui connaît ce manuel ?
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lepetitstenographe
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MessagePosté le: Mer 04 Mar 2009 8:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour

J'ai un doute à deux endroits. En tout cas, une chose est certaine : c'est beaucoup plus facile à lire, et surtout plus proche de la sténographie actuelle que "Janot le sténographe" (1927) qui est antérieur et que j'ai commencé à lire et dans lequel il y a de nombreuses différences avec la version actuelle. Je les présenterai prochainement dans un sujet à part.

Bonne journée

Yvon

---------------------------------------------------------------------------------

… n'aura pas le droit de se cabrer. Le juge se frotte longuement les mains. Il en fait craquer les articulations avec délice.
"Allons, allons, murmure-t-il, nous n'avons pas été oublié lors de la distribution des étrennes. Grâce à cette petite affaire, qui d'abord ne nous disait rien qui vaille, nous ne commencerons pas trop mal notre année, ayant dit, monsieur Chalard referme le dossier, le place à sa droite et, avec d'infinies précautions, tire d'un tiroir un album dont il caresse doucement le plat avant de le disposer devant lui. Il prend une loupe dans la poche de son gilet, l'essuie avec soin, se penche, ouvre l'album et, le cœur battant, commence de faire la visite de sa collection de timbres. Car monsieur Chalard est philatéliste. Vieux garçon sans affection ni passion il a son vice : faire la chasse aux timbres poste et les coller dans de petites cases. Depuis vingt ans et plus il a consacré toutes ses économies à l'achat de vignettes maculées d'encre qui lui tiennent lieu de famille, amis et dont, chaque jour, il passe l'inspection avec amour. Monsieur Chalard tourne les pages de son album aussi doucement que s'il s'agissait de celles du plus rare, du plus précieux manuscrit enluminé. Son regard à travers la loupe caresse tendrement chaque timbre et son souffle léger chasse sur chaque vignette des poussières imaginaires. Il se redresse, tire de sa poche un portefeuille qu'il ouvre et dont il extrait une enveloppe minuscule contenant ce bijou, cette merveille, cette rareté qui s'appelle tout simplement "Le hondurien bistre 64". Voilà plusieurs lustres que monsieur Chalard convoitait ce timbre mais qu'il ne pouvait l'acquérir au prix que les marchands en demandaient. Or, tout récemment, le hasard, cette providence des collectionneurs, a mis le juge en présence de l'un de ses confrères en philatélie qui, possédant deux, "honduriens", lui en a cédé un. Aussi, ce matin, sur la page de l'album portant l'inscription "Honduras", sur la page dont une seule case, celle réservée à la merveille, est inoccupée, monsieur Chalard, va-t-il avoir l'émouvante, l'incomparable joie de coller le bistre de 64 qui se cache sournoisement dans sa petite enveloppe. Ah, décidément, l'année commence bien pour le magistrat ! On frappe à la porte. Monsieur Chalard sursaute. Il referme l'album, le place dans son tiroir, y met également la précieuse enveloppe, se compose un morne visage et crie "Entrez !". L'appariteur paraît :
"Le juge, dit-il, monsieur Jovanne demande si vous pouvez le recevoir".
Monsieur Jovanne est un des collègues de monsieur Chalard. Il occupe un bureau voisin du sien, mais les deux magistrats, très différents l'un de l'autre, n'ont entre eux aucune relation et tous leurs rapports se bornent à un échange courtois mais froid de saluts lorsqu'ils leur arrive de se rencontrer dans les couloirs ou les escaliers du palais de justice.
"Que veut-il ?" demande monsieur Chalard sur un ton excédé.
L'appariteur fait comprendre qu'il l'ignore.
"Qu'il entre". Un gros homme souriant au teint fleuri, à la moustache rousse, aux yeux bleus saillants pénètre dans le bureau.
"Bonjour mon cher collègue, s'écrie-t-il d'une voix forte, permettez-moi, puisque nous sommes à l'époque des vœux, de vous présenter les miens".
Monsieur Chalard qui se lève, mais sans aucun excès d'empressement, sa main dans celle que monsieur Jovanne lui tend, bredouille d'une voix mourante quelques paroles inintelligibles et pense : "j'espère tout de même que ce n'est pas pour me souhaiter la bonne année que ce pachyderme hilare m'a dérangé". Il consent toutefois à désigner un siège à monsieur Jovanne.
"Voici ce qui m'amène, dit celui-ci en s'asseyant, j'ai appris que vous êtes chargé de l'instruction du vol de la rue de Berne"
"En effet, prononce monsieur Chalard
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Dannie



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MessagePosté le: Mer 04 Mar 2009 11:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, ce sera sympa de pouvoir lire ton livre.

C'est vrai que les versions antérieures sont difficiles surement parce que la sténo a été simplifiée aussi. ^ ^
J'ai le même livre que Monique dans une version antérieure et j'avoue qu'elle est plus dure à lire mais les deux versions peuvent être complémentaires lorsque plusieurs mots sont regroupés en un sténogramme.

Petites corrections de la page 28 :


« Allons, Allons », murmure-t-il, « nous n'avons pas été oublié de la distribution des étrennes. (astreintes aurait été écrit finale "a" qui fait astr et la finale inte en dessous)

"Ayant dit, Monsieur Chalard referme le dossier" ... (j'ai trouvé la même chose, surement une expression de l'époque)

..."les" coller dans de petites cases (un petit "l" oublié)...

...Monsieur Chalard tourne les page"s"...

...Son regard à travers "la loupe" caresse tendrement...

...Monsieur Chalard va-t-il avoir "l'émouvante", l'incomparable joie de coller le bistre de 64 qui se "cache" sournoisement...

...permettez-moi, "puisque" que nous sommes à l'époque des vœux...

Monsieur Chalard qui "se lève ", mais  "sans" aucun excès d'empressement...

Voilà pour ma version de la transcription.

Je vais pouvoir mettre la suite en ligne.

A bientot.

Dannie

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MessagePosté le: Mer 04 Mar 2009 8:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Je viens de reporter les corrections. On voit que j'avais la tête ailleurs ce matin !
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monique



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MessagePosté le: Jeu 05 Mar 2009 11:30 am    Sujet du message: livres en sténo ? Répondre en citant

vous avez connaissance d'autres livres parus en sténo ? apparemment c'est assez rare on dirait ...
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Je possède le roman d'une sténographe qui date de quand j'étais au cours ROBERT LEDOUX à AMIENS, de 1964 à 1966, je voulais le faire partager et peut-être trouver une personne qui pourrait m'aider à en faire la traduction ?
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MessagePosté le: Jeu 05 Mar 2009 11:46 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pour tout vous dire, il y a peu, je ne savais même pas que ça existait ! J'en ai donc un deuxième, mais moins passionnant que le vôtre… http://forumsteno.vosforums.com/janot-le-stenographe-1927-t432.html
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MessagePosté le: Ven 06 Mar 2009 3:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Voici la page 29 :



Je vous souhaite un bon WE.

A bientôt.

Dannie

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MessagePosté le: Mer 11 Mar 2009 12:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

… d'un ton sec pour bien marquer qu'il n'aime pas beaucoup qu'on s'occupe de ses affaires, et il ajoute, avec une mordante ironie : "Connaîtriez-vous la retraite du coupable par hasard mon cher collègue ?"
"Pas encore, répond monsieur Jovanne bonhomme, pas encore mais il se pourrait que j'obtienne ces jours-ci d'intéressants renseignements que, bien entendu, je vous communiquerai avec plaisir si toutefois vous n'y voyez pas d'inconvénient".
Monsieur Chalard ne répond pas, mais par une inclinaison de tête fait comprendre qu'il ne refusera point le renseignement qu'on veut bien lui offrir. Monsieur Jovanne reprend : "J'instruis depuis plusieurs mois une affaire d'espionnage très compliquée, encore très mystérieuse, dont le seul inculpé français (je dis "français" car le nombre de complices étrangers connus mais parfaitement inaccessible est assez grand) s'est donné la mort en prison, or certains aveux que m'a fait celui qui m'a [faussé] la politesse, l'examen attentif des documents versés au dossier et aussi plusieurs enquêtes… discrètes menées par la policie dans des pays voisins m'ont permis d'acquérir la certitude que mon affaire est née, s'est développée, s'est épanouie dans un petit rez-de-chaussée de la rue de Berne où habitait un certain Villemont… "
"Fiquemont, Gustave Fiquemont", rectifie monsieur Chalard qui, bien qu'il feigne la plus parfaite impassibilité, est très intéressé par ce qui lui dit son collègue, "C'est mon client".
"Arrêté ?"
"Non, et probablement introuvable pour toujours maintenant, il a volé environ un demi million. Vous pensez qu'avec une somme semblabble on va vite"
"Ce Villemont ou Fiquemont était le principal complice du suicidé, c'est lui qui recevait rue de Berne les agents des puissances étrangères, traitait avec eux, leur remettait des documents intéressant la défense nationale".
"Est-ce que vous avez d'autres renseignements sur Fiquemont ? Possédez-vous son signalement ?"
"Oui et non, c'est -à-dire que c'est très curieux : les signalements sont contradictoires. Alors que certains rapports représentent notre homme entièrement rasé, les autres le montrent barbu. Quelques uns contiennent même ce détail qu'il portait des lunettes".
Monsieur Chalard prend le dossier de l'affaire et, après avoir consulté une pièce : "C'est, dit-il, le signalement que sa concierge a donné au commissaire de police du quartier qui a fait les premières constatations. J'ajoute que les renseignements d'origine étrangère sont unanimes à représenter notre homme comme rasé alors que dans les documents français, il est toujours [doué] d'une très belle barbe".
"Postiche évidemment, ce sont les sources étrangères, qui en l'espèce sont les plus sures. Un point est désormais acquis : Gustave Fiquemont, ou du moins celui qui se faisait passer pour tel, est rasé."
"C'est tout ce que vous savez, mon cher collègue ?"
Monsieur Chalard a prononcé ces derniers mots sur un ton d'amabilité qui lui est si peu habituel que lui-même s'étonne d'entendre le son de sa voix.
"Absolument tout jusqu'à présent"
"Je n'ai encore examiné que très superficiellement mon dossier. Je ne commencerai l'audition des témoins que dans deux ou trois jours. Les renseignements que vous avez bien voulu me fournir me seront évidemment très utiles. Si j'en obtient de mon côté que je juge intéressant de vous communiquer, je n'y manquerai pas."
"Moi de même"
Monsieur Jovanne se lève, monsieur Chalard l'accompagne jusqu'à la porte, lui serre la main, revient précipitamment à sa table.
"Et maintenant, dit-il, collons à sa place le hondurien bistre de 64".
Il accomplit ce travail avec le soin, la minutie que le chirurgien le plus consciencieux apporterait à l'opération la plus délicate, puis il se renverse dans son fauteuil, regarde longuement la page "Honduras" où figure la merveille et d'une voix que l'émotion altère, il prononce : "Comment, oui comment peut-on ne pas être philatéliste ?"
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Dannie



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MessagePosté le: Jeu 12 Mar 2009 2:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

oups... Je n'ai pas traduit mais ton travail Yvon est toujours aussi parfait.

Je n'ai trouvé aucune autre possibilité de lecture pour les mots "doué" et "fausse".

Sinon, il manque un i à police mais on comprend quand même
et j'aurai mis espèce au lieu de aspect : qui en
l'espèce sont les plus sûres.

Il y a des liaisons interessantes comme "mon dossier". Quel gain de temps lors de la prise de note lorsque l'on y pense. ^ ^

Personnellement, j'avais pas trouvé "mordante ironie", "bonhomme" et "Absolument tout".

Je mets la suite en ligne, mais je ne l'ai pas encore lue.

A bientôt.

Dannie

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MessagePosté le: Jeu 12 Mar 2009 2:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Nouveau chapitre pour cette page 30 : Angoisses d'Yvonne



Bonne lecture

Dannie

-------------------------------------------------------------------------------------
transcription :


Angoisse d'Yvonne

Une semaine s'est écoulée depuis que Jacques Lavany est parti pour Cagnes afin dit voir ses parents et d'obtenir d'eux qu'ils consentent sans retard au mariage de leur plus jeune fils avec Yvonne Pierrard. Une semaine s'est écoulée depuis que la jeune fille l'a conduit à la gare où après un échange de tendres serments, elle s'est séparée de lui un peu tristement à la pensée qu'il ne serait pas auprès d'elle en cette période de fêtes.
Mais confiante en l'avenir, persuadée que son fiancé serait de retour dans le délai qu'il avait fixé, qu'il repartirait allègrement de sa famille et que d'ailleurs il lui écrirait chaque jour ainsi qu'il en avait fait la promesse, elle lui avait montré un visage souriant :
- vous voyez Jacques, avait-elle dit au moment qu'il prenait place dans son compartiment, vous voyez que je sais tenir mes engagements et que votre femme sera forte devant la vie, forte et raisonnable...
Jacques s'était penché sur la main d'Yvonne pour la baiser. Le train s'était ébranlé.
- Télégraphiez dès que vous serez arrivé. Dans le brouhaha, elle avait entendu ce mot « promis » et bientôt elle n'avait plus vu au delà du hall de la gare que les feux rouges qui brillèrent un instant dans la nuit et qui peu à peu s'éteignirent. Alors, elle avait eu un moment de défaillance. Sa gorge s'était contractée, ses yeux s'étaient mouillés et elle qui quelques minutes auparavant se disait forte, sentit toute sa faiblesse bien qu'elle essaya de se raisonner, bien que sa détresse lui paru n'être justifiée par rien. Elle était si triste, si désemparée, elle éprouvait un tel besoin de pleurer qu'elle n'eut point la force de se mêler à la foule dans le métro et que pour rentrer chez elle, elle prit un taxi. Lorsqu'elle se sentit seule dans la boite roulante et sonore, elle sanglota comme une toute petite enfant, comme une amoureuse meurtrie.

Une semaine s'est écoulée depuis le départ de Jacques Lavany et non seulement celui-ci n'a pas télégraphié comme il l'avait promis, mais encore la jeune fille n'a reçu aucune lettre de lui. Les deux premiers jours, elle s'est donné toutes les raisons d'espérer. Il arrive rarement il est vrai, mais il arrive qu'une dépêche s'égare. Cagnes est un tout petit pays. Il se pouvait que les lettres y fussent assez irrégulièrement levées. D'autre part, à la fin de l'année les services postaux surchargés de besogne, des retards dans la distribution du courrier était possible et même on les devait prévoir. Mais, à partir du troisième jour, son angoisse fut immense. Jacques était-il malade, avait-il été victime d'un accident, ses parents contrairement à son attente, à sa certitude, s'étaient-ils montrés irréductibles et l'ascendant que leur fils aîné avait sur eux n'avait-il donc servi de rien. Yvonne exhalait  cette angoisse dans les lettres que chaque jour elle envoyait à l'adresse que Jacques lui avait donnée, rue Maurice pelletier à Cagnes et où elle suppliait celui qui désormais était toute sa vie
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Dernière édition par Dannie le Mar 17 Mar 2009 4:49 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Lun 16 Mar 2009 4:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Voici la suite de notre lecture à suspens :



A bientôt

Dannie

------------------------------------------

Transcription :


d'avoir pitié d'elle de ne point la laisser plus longtemps sans nouvelle, tout lui serait moins cruel que l'incertitude où elle se débattait. Et chacun de ses appels restait sans réponse. Yvonne guettant chaque courrier, passait maintenant ses journées à courir de son domicile à la rue de Berne, puis à revenir chez elle, puis à retourner au bureau. Bien que d'heure en heure l'espoir l'abandonna, elle ne voulait point encore se résigner et c'est toujours avec la même émotion qu'elle demandait au père Roget ou à son propre concierge si à son dernier passage le facteur n'avait rien apporté pour elle. Et elle recevait toujours la même décevante réponse « rien Mademoiselle ».

Malgré sa timidité, sa réserve, elle se décida, après bien des tergiversations, à télégraphier un matin à la compagnie d'aviation où Jacques était employé pour demander si l'on avait reçu de ses nouvelles. « Monsieur Lavany, s'empressa-t-on de lui répondre, avait obtenu trois jours de congés pour aller voir ses parents dans le midi de la France. Hors, non seulement il n'a pas repris son poste à l'issue de son congé mais encore il ne nous a pas donné signe de vie. Nous en sommes d'autant plus surpris que depuis son entrée à la compagnie, il s'est montré toujours très régulier et d'une correction absolue ».

Elle télégraphia à Jacques quelque heure plus tard. Un avis du bureau d'où elle avait expédié la dépêche l'instruisait laconiquement que «  le destinataire n'avait pas pu être touché ». Comprenant mal le sens de cette formule administrative, de plus en plus perplexe, de plus en plus inquiète, elle prit la décision d'aller elle même aux nouvelles, de partir le lendemain pour Cagnes. Jacques serait peut-être mécontent de la voir arriver. Il trouverait sa démarche indiscrète. La famille Lavany lui ferait grise mine, serait autorisée à la considérer comme une intrigante. Qu'importait tout ça, savoir, savoir, à tout prix, murmurait la jeune fille, avoir enfin le mot de cette énigme, connaître l'inexplicable, la mystérieuse raison du silence de Jacques. Mais, comme si les évènements se liguaient contre elle, se jouaient de son tourment, à peine avait-elle pris la décision de partir pour le midi qu'elle recevait un ordre lui prescrivant de comparaître deux jours plus tard devant Monsieur Chalard, juge d'instruction. Il lui était impossible de faire le voyage qu'elle avait projeté. La vérité vers quoi elle avait ardemment tendu les mains depuis tant d'heures douloureuses s'éloignait encore d'elle. Ce dernier coup, loin de l'abattre, accru son obstination et bien que depuis une semaine toutes ses lettres fussent restées sans réponse, elle en fit partir une nouvelle qu'elle recommanda et pour laquelle elle demanda un avis de réception.

Quarante huit heures plus tard (elle se disposait à partir de chez elle pour se rendre au palais de justice) sa lettre lui était remise. Elle portait au recto un timbre humide « retour à l'envoyeur ». Yvonne la tourna entre ses doigts et au verso lu ces mots manuscrits « destinataire inconnu, la rue Maurice Pelletier n'existe pas à Cagnes ». La jeune fille abaissa ses paupières, une plainte sourde passa ses lèvres, elle porta la main à sa poitrine, se laissa tomber en haletant sur une chaise, la lettre chut à ses pieds.

Quand elle put reprendre son souffle, elle ramassa l'enveloppe, regarda longuement la mention qu'avait portée le facteur de Cagnes et lut d'une voix dolente « destinataire inconnu...
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MessagePosté le: Ven 20 Mar 2009 8:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

Désolé pour mon retard : on va dire que j'ai passé des jours entiers à chercher une erreur dans ta transcription de la page 30 et que je n'ai rien trouvé !

Pour la page 31, j'ai deux rectifications
Malgré sa timidité, sa réserve, elle se décida
connaître l'inexplicable, la mystérieuse raison du silence de Jacques

J'avais bien raison de me méfier du fiancé d'Yvonne Pierrard… le suspense devient insoutenable !

A bientôt

Yvon
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MessagePosté le: Ven 20 Mar 2009 5:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

merci pour ces corrections et bon WE.

A bientot.

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MessagePosté le: Lun 23 Mar 2009 5:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour à tous,

J'espère que tout le monde a profité de ce premier WE agréable de printemps et que vous avez pu trouver de jolies petites fleurs jaunes en forêt.

Je mets en ligne la page 32 de notre petit roman :




Bonne lecture et à bientôt

Dannie

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MessagePosté le: Mar 24 Mar 2009 4:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Je crois que j'ai besoin d'une petite formation dans la mode car je bute sur quelques mots !
Bonne journée

Yvon
------------------------------------------------------------

La rue Maurice Pelletier n'existe pas à Cagnes"…
- Jacques, murmura-t-elle, Jacques m'a menti, Jacques m'a donné une fausse adresse, Pourquoi ? Je ne comprends pas.
Elle passa la main sur son front qu'un peu de sueur emperlait. "Pourquoi ? répéta-t-elle, et quel est ce mystère ?"
Le regard fixe, les lèvres tremblantes, elle resta prostrée un très long temps puis, brusquement, elle se leva et se rendit au Palais de Justice à la convocation de monsieur Chalard.
Le jour jaunâtre d'un lugubre après-midi de janvier pluvieux pénètre à travers de vastes fenêtres dans ce couloir sur lequel donnent les bureaux des juges d'instruction. Quand après avoir demandé plusieurs fois son chemin, Yvonne Pierrard arrive dans ce couloir, elle est étonnée par l'agitation qui y règne. La jeune fille s'adresse à un des gardiens de service :
- Le bureau de monsieur Chalard, juge d'instruction, demande-t-elle
- Vous avez été convoquée par lui pour aujourd'hui ?
- Oui monsieur.
- Avant-dernière porte à gauche, vous pourrez vous asseoir sur le banc en face. Monsieur le juge n'est pas encore là. Quand il sera arrivé et que votre tour sera venu il vous fera appeler.
Yvonne suit le couloir, et face à la porte qu'on vient de lui désigner, elle aperçoit dans l'ordre le vieux Roget et son fils… et madame Peyronnet assis bien sagement côte à côte sur le même banc de chêne, les mains posées à plat sur les genoux. François Roget porte son costume et sa casquette de chauffeur, mais en ce jour mémorable, son père a cru devoir faire toilette : vêtu d'un pardessus à col de velours trop large pour lui qu'il doit vraisemblablement tenir de la générosité d'un de ses locataires, coiffé d'un chapeau melon un peu cabossé et verdi, il a ainsi troussé cette élégance attristante particulière aux hommes sandwiches. Quant à madame Peyronnet, elle est simplement ravissante en ses atours : mantelet de drap beige soutaché sur les épaules, boa de plumes de coq autour du cou et petit chapeau de violettes de Parme juché sur le chignon très haut. Bien qu'elle soit brisée par la fatigue et meurtrie par la douleur, Yvonne ne peut s'empêcher de sourire l'espace d'un éclair en voyant les deux irréconcilliables ennemis assis sur le même banc et en constatant la peine que chacun d'eux s'est visiblement donnée pour éblouir l'autre par le faste de son équipage. Le père Roget qui l'a aperçue se lève, la salue, non sans noblesse et vient à elle.
- Mademoiselle, dit-il, comme j'allais partir, le facteur est arrivé et m'a remis une grosse lettre qui arrive d'Egypte. J'ai cru devoir vous l'apporter.
- Vous avez bien fait, je vous remercie, dit Yvonne Pierrard.
Elle saisit l'enveloppe que lui tend le vieil homme qui l'accompagne jusqu'au banc sur lequel elle prend place après avoir répondu au salut respectueux de François et à l'inclinaison un peu condescendante de la tête casquetée de voilette de Parme.
Monsieur Dechatel confirme qu'il a reçu un câble et la longue note que sa secrétaire lui a adressée pour
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MessagePosté le: Mer 25 Mar 2009 11:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

boujou,

j'ai trouvé quelques mots différents mais l'écriture sténographique est la même.

Le qualificatif employé pour le père Roget c'est
"hommes-sandwiches"
(j'ai aucun mérite sur ce coup, c'était dans l'aide au début du roman. ^ ^)

Je reprends la description de Madame Peyronnet :


Quant à Madame Peyronnet, elle est simplement ravissante en ses atours : mantelet de drap beige « soutaché » sur les épaules, boa de plumes de coq autour du cou et petite capote de violettes de parme juchée sur le chignon très haut.
J'ai un doute pour le mot soutaché mais je vois rien d'autre. Tu auras surement plus d'inspiration que moi. Sinon j'avais préféré violettes de parme au lieu de voilette qui s'écrivent de la même façon ainsi que le mot violet.

Dans la dernière partie, j'ai mis :

Yvonne
n'a pu (mais ne peut s'écrirait pareil) s'empêcher de sourire l'espace d'un éclair en voyant les deux irréconciliables ennemis assis sur le même banc et en constatant la peine que chacun d'eux s'est visiblement donnée pour éblouir l'autre par le faste de son équipage.

Et à l'avant dernière phrase j'ai donc mis violettes. Je te laisse juge sur ce coup là.

A bientôt.

Dannie

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